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Les sociétés de services financiers projettent d’investir davantage dans la gestion des risques

D’après une étude d’Accenture, les sociétés de services financiers projettent d’investir davantage dans la gestion des risques au cours des deux prochaines années, notamment pour faire face à l’essor des risques de cyber-fraude et de cyber-attaques. Plus d’une société sur quatre augmentera ses investissements dans ce domaine de plus de 20 %...

Face aux nombreux risques émergents, près de neuf sociétés sur dix dans le domaine des services financiers envisagent d’accroître leurs investissements dans la gestion des risques au cours des deux années à venir.

C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude d’Accenture intitulée Accenture 2015 Global Risk Management Study menée auprès de quelque 450 responsables de la gestion des risques dans les secteurs de la banque, des marchés de capitaux et de l’assurance. Les répondants à l’enquête indiquent, à 86 %, que leur entreprise envisage d’augmenter leurs investissements dans la gestion des risques d’ici à deux ans – et dans un quart des cas (26%) ces investissements devraient augmenter de plus de 20 %. Par ailleurs, trois entreprises sur dix (29 %) ont l’intention d’accroître de plus de 20 % leurs investissements dans les solutions Cloud/Software-as-a-Service (SaaS), le big data et l’analyse des données.

L’étude met clairement en évidence l’impact croissant de la cyber-sécurité et de la cyber-fraude sur l’activité et sa prise en compte dans la fonction Risque des sociétés de services financiers. À titre d’exemple :

  • Plus d’un tiers des participants à l’enquête estiment que la compréhension du cyber-risque constituera une priorité pour la fonction Risque.
  • Près de deux-tiers (65 %) des entreprises interrogées disent que le cyber-risque ou risque informatique aura une incidence croissante sur leur activité au cours des deux prochaines années, voire une forte incidence dans 26 % des cas.
  • Selon plus de huit répondants sur dix (82 %), les Directeurs des Risques consacrent plus de temps que jamais aux risques émergents, comme la cyber-sécurité et les réseaux sociaux.

« Les forces du marché, les progrès technologiques et la demande des clients incitent les institutions financières à se convertir au numérique, ce qui implique pour les professionnels de la gestion des risques de disposer d’un éventail plus vaste de compétences », explique Eric Jeanne, Directeur en charge de l’activité Finance & Risque pour l’Assurance chez Accenture. « Dans un contexte de demande croissante pour ces profils, les sociétés de services financiers consacrent des efforts importants au recrutement et à la fidélisation de personnel hautement qualifié : analystes métier, experts en cyber-risques, spécialistes de la sécurité et experts anti-fraude. Pour répondre à ces besoins, la plupart des entreprises font appel à des renforts externes. Le recrutement de ces talents suscite une concurrence de plus en plus vive. »

Et l’étude montre que cet accroissement de la demande de talents observé au cours des dernières années au sein des services financiers ne montre aucun signe de faiblesse.

Alors que les entreprises s’attachent à renforcer leurs compétences spécialisées, moins de la moitié d’entre elles (41 %) estiment posséder des compétences étendues en matière de technologies numériques. Seules 10 % affirment que leur fonction Risque dispose des ressources nécessaires dans les domaines pointus comme les risques émergents. Bon nombre d’entreprises interrogées indiquent que le recrutement au cours des deux dernières années a ciblé les experts en cyber-risques (48 %), les experts anti-fraude (36 %), et 36 % d’entre elles disent avoir embauché d’anciens hackers.

Influence croissante du numérique

Dans un environnement de faible croissance et de pression sur la profitabilité, les sociétés de services financiers cherchent de nouvelles sources de développement. Par conséquent, l’appétence aux risques augmente, mais de façon ciblée. Plus de quatre entreprises interrogées sur dix (43 %) se disent prêtes à prendre davantage de risques qu’il y a deux ans pour le développement de nouveaux produits, et plus d’un tiers d’entre elles (36 %) sont plus enclines à lancer de grandes initiatives numériques.

« À une époque où la pression réglementaire n’a jamais été aussi forte, les sociétés de services financiers passent au crible leurs stratégies existantes et cherchent à définir de nouveaux axes de développement de leur activité pour renouer avec la croissance », explique Philippe Guyonnet, en charge des activités Finance & Risque pour les services financiers en France et Benelux d’Accenture. « Cette prise de risques accrue exposera les firmes de services financiers à de nouveaux risques aujourd’hui émergents- cyber-risques, confidentialité des données, atteintes à la réputation, réseaux sociaux et nouveaux comportements - ce qui amènera les professionnels du risque à participer plus étroitement aux activités de développement Métier. »

Près de trois quarts des répondants (73 %) indiquent que la gestion des risques numériques émergents, de même que la rapidité, la diversité et le volume croissants de données, compromettent leur efficacité. Moins d’une personne sur dix (9 %) affirment que les décideurs à travers l’entreprise ont régulièrement accès à des données cohérentes et actualisées.

Rôle croissant de la fonction risque

Les Directeurs des risques cherchent de plus en plus à développer un positionnement stratégique au sein de leur entreprise. Seules 36 % des entreprises présentes sur les marchés de capitaux et 29 % de celles intervenant dans le secteur bancaire indiquent aller au-delà des obligations élémentaires lors de la mise en conformité avec la réglementation, notamment pour se mettre au diapason des programmes de transformation existants. Dans les entreprises qui s’attachent à dépasser les seules exigences réglementaires, nous observons pourtant une bien meilleure coordination entre la fonction Risque et les autres fonctions de l’entreprise sur ces questions de conformité.

Dans le même temps, la majorité des sociétés de services financiers ont encore du chemin à parcourir pour parvenir à un parfait alignement entre la gestion du risque et les objectifs stratégiques plus vastes de l’entreprise. Si plus de huit répondants sur dix (83 %) sont convaincus que la gestion du risque a contribué à la croissance et la rentabilité de leur entreprise sur le long terme, près de trois quarts d’entre eux (73 %) affirment que le principal défi en termes d’efficacité consiste encore à obtenir la confiance des interlocuteurs opérationnels. Moins d’une personne interrogée sur cinq (17 %) dit que l’organisation de leur entreprise permet de tenir compte de l’apport de la fonction risque dans le processus de décision stratégique.

« Les Directeurs des risques peuvent aider leurs entreprises à s’imposer comme leaders du numérique en capitalisant sur les connaissances tirées de l’extraordinaire richesse des données à leur disposition », précise Lamyae Belhadri, en charge des activités Finance & Risque pour la Banque et Marchés de Capitaux d’Accenture. « Si bon nombre d’entre eux estiment que la multiplication des données représente un véritable défi, les équipes de la fonction risque parviendront à dégager de la disponibilité en automatisant la collecte et l’analyse des données afin de se concentrer sur les activités de gestion plus stratégiques. L’amélioration des données est un impératif réglementaire, mais elle peut également aider les Directeurs des risques à conseiller ses interlocuteurs sur la façon d’appréhender et de délivrer leurs clés en termes de performance et de rentabilité ajustées aux risques. »

Méthodologie

L’étude mondiale 2015 d’Accenture sur la gestion du risque est la quatrième édition de l’étude, la première ayant été publiée en 2009. Une enquête quantitative a été menée en ligne auprès de 470 Directeurs des risques impliqués dans le processus de décision en matière de gestion du risque entre les mois de novembre 2014 et de janvier 2015. Intervenant dans les secteurs de la banque, des marchés de capitaux et de l’assurance, les entreprises interrogées étaient présentes en Asie-Pacifique (150 personnes interrogées), en Europe (170) et en Amérique du Nord (150). Les résultats de cette étude ont été étayés par des entretiens approfondis avec des dirigeants issus de 50 grandes entreprises au sein de ces trois régions zones géographiques.

Next Finance , Septembre 2015

Voir en ligne : Accenture 2015 Global Risk Management Study

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