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Pourquoi la qualité compte-elle pour les actions européennes

Mark Nichols et Mark Heslop, gérants chez Jupiter Asset Management, discutent de l’investissement dans des sociétés de croissance de qualité en Europe et de la manière dont ces sociétés sont mieux à même de gérer les défis macroéconomiques.

Nous nous fondons sur l’analyse fondamentale pour sélectionner les meilleures sociétés en croissance en Europe. Ces compagnies ont des produits différenciés et des avantages concurrentiels durables qui permettent un pouvoir de fixation des prix. Ce sont des entreprises qui peuvent générer des rendements importants et durables permettant de réinvestir les liquidités excédentaires dans des opportunités de croissance à long terme et dans le maintien de leurs avantages concurrentiels, ce qui permet de générer de la valeur pour l’actionnaire.

Ces qualités sont particulièrement importantes à l’aube d’une période qui s’annonce plus difficile pour la croissance économique. Les entreprises sont confrontées à des pressions accrues sur les coûts et à une baisse de la demande, ce qui pèse sur la rentabilité et la trésorerie, en particulier lorsqu’elles sont confrontées à des coûts de financement plus élevés en raison de la hausse des taux d’intérêts.

Nous pensons que les entreprises dotées de modèles d’affaires très qualitatifs seront les mieux positionnées pour naviguer dans l’environnement macroéconomique actuel. Le pouvoir de fixation des prix, les flux de trésoreries importants et la solidité du bilan sont particulièrement importants dans ce contexte. A long terme, nous pensons que ces entreprises surpasseront sensiblement le marché dans son ensemble.

Les entreprises que nous recherchons sont exposées à des tendances séculaires qui peuvent affronter les cycles économiques et les défis à court terme du marché. Ces tendances séculaires comprennent la numérisation et la demande de puissance informatique, la délocalisation de la chaîne d’approvisionnement mondiale en raison des tensions géopolitiques, l’économie verte, le vieillissement de la population et l’innovation en matière de soins de santé. Nous avons trouvé des entreprises qui profitent de ces opportunités de croissance séculaires dispersées sur le marché européen.

Par exemple, les efforts de l’administration Biden pour isoler la Chine ont conduit les entreprises à déplacer la production de composants technologiques clés, tels que les semi-conducteurs, vers les États-Unis. En outre, la loi sur la réduction de l’inflation aux États-Unis offre un soutien fiscal substantiel aux technologies vertes et à la modernisation de la base manufacturière du pays. Les fabricants de toute la chaîne d’approvisionnement de la fabrication de semi-conducteurs bénéficient de ces plans de construction de nouvelles usines aux États-Unis, y compris plusieurs entreprises européennes, comme par exemple ASML, qui produit des machines de lithographie utilisées dans la production de puces, ou VAT Group, qui fabrique des valves à vide utilisées dans la fabrication de puces. Les progrès de l’intelligence artificielle soulignent également le besoin incessant de puces plus sophistiquées ; nous pensons qu’ASM, qui produit des équipements de traitement des plaquettes, devrait bénéficier de la complexité croissante des puces.

L’efficacité énergétique des bâtiments est un domaine clé nécessitant des investissements dans la poursuite d’une économie verte. Des entreprises telles que l’irlandaise Kingspan, qui fabrique des produits d’isolation réduisant les émissions des bâtiments, et l’italienne Carel Industries, qui fabrique des composants de contrôle du chauffage et de la climatisation, devraient, selon nous, en bénéficier.

Dans le domaine des soins de santé, de nombreuses entreprises participent au développement de thérapies médicamenteuses qui peuvent contribuer à sauver des vies ou à prévenir des maladies. La société danoise Novo Nordisk est un leader dans le traitement du diabète et de l’obésité, produisant 50 % de l’approvisionnement mondial en insuline. L’entreprise réinvestit en permanence dans la recherche et le développement afin de découvrir de nouveaux traitements et de s’assurer que ses produits restent d’actualité.

En 2023, les marchés européens n’ont pas eu la faveur des investisseurs mondiaux, car leurs valorisations restent inférieures aux moyennes à long terme (sur la base des ratios cours/bénéfice à terme). Entre-temps, les actions américaines se négocient selon ce que nous considérons comme une prime d’évaluation extrême par rapport à l’Europe et à la plupart des autres marchés, au regard des données historiques. La prime des actions américaines par rapport à l’Europe reflète en partie la surperformance des sept sociétés technologiques américaines dites "Magnificent Seven", ainsi que les inquiétudes du marché concernant la proximité du conflit Ukraine-Russie et les perspectives macroéconomiques européennes.

Nous sommes conscients des difficultés causées par cette incertitude politique, tels que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les pénuries d’énergie et l’inflation, mais nous pensons que les défis causés par ces événements sont globaux et pas régionaux. Nous cherchons à investir dans des entreprises européennes qui sont des leaders mondiaux, bien positionnés avec des capacités de fabrication ou de service proches de leurs clients dans le monde entier. Par ailleurs, les indices de référence des actions européennes sont plus exposés aux ventes mondiales que les sociétés américaines, qui ont tendance à être plus axées sur le marché intérieur, et nos fonds ont tendance à être encore plus exposés aux revenus mondiaux que nos indices.

L’Europe est l’une des régions économiques les plus importantes du monde et abrite de nombreuses entreprises mondiales de premier plan. Nous pensons que les actions européennes méritent leur place dans tout portefeuille d’investissement bien diversifié.

Mark Heslop , Mark Nichols , 16 janvier

P.-S.

Remarque : les exemples de sociétés sont donnés à titre d’illustration uniquement et ne constituent pas une recommandation d’achat ou de vente.

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