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Les atouts de l’investissement responsable dans une gestion long terme

En tissant un lien durable entre la sphère financière et l’économie réelle, l’investissement responsable est en mesure de créer un cercle vertueux au service des acteurs de demain, et respectueux des devoirs qui incombent aux investisseurs de long terme d’aujourd’hui.

Une approche centrée sur le développement durable

L’investissement responsable intègre les dimensions extra-financières dans les évaluations des entreprises afin d’appréhender leurs risques ou opportunités environnementales, sociales ou en matière de gouvernance. Les modalités de mise en oeuvre peuvent revêtir des formes multiples fondées sur :
- La dimension environnementale qui désigne l’impact direct ou indirect de l’activité d’une entreprise sur l’environnement.
- La dimension sociale et sociétale qui relate l’impact direct ou indirect de l’activité d’une entreprise sur les parties prenantes, par référence à des valeurs universelles avec un accent particulier sur les employés de l’entreprise.
- La dimension de gouvernance qui regroupe un ensemble de processus, lois, institutions et règlementations influant la manière dont l’entreprise est dirigée, administrée et contrôlée. Elle inclut aussi les relations entre les nombreuses parties prenantes et les objectifs qui gouvernent l’entreprise.

La responsabilité sociétale des entreprises : un avantage compétitif à part entière ?

Les entreprises qui réussissent à s’emparer de cet enjeu démontrent leur capacité d’anticipation et d’adaptation. Elles sont en effet en mesure d’innover, ce qui leur permet de conserver leur avantage compétitif. Cet impact positif se concrétise via deux types d’effets :
- Un effet de baisse des coûts
Plusieurs illustrations possibles : la baisse des coûts de conformité réglementaire, des coûts énergétiques, des coûts du capital (meilleur accès au capital). Plus concrètement, les entreprises qui ont réduit le coût de l’énergie dans leur processus de production en vue de minimiser les gaz à effet de serre oeuvrent, non seulement pour l’intérêt général, mais également pour leurs intérêts propres en préservant leur rentabilité. Cet avantage concurrentiel est susceptible d’aller croissant avec la raréfaction des énergies non renouvelables.

- Un effet d’augmentation des revenus
Cet effet peut se traduire par un meilleur accès à certains marchés, la différenciation des produits (labels), la vente des technologies de dépollution, une meilleure gestion des risques à long terme (et amélioration de la réputation). Par exemple les normes REACH mises en place par la Communauté Européenne, qui prohibent l’usage de certains produits chimiques jugés nocifs dans la fabrication de produits importés par les pays membres. Les industriels qui, grâce à l’innovation, ont pu écarter de leur processus de production ces produits toxiques ont désormais un accès privilégié au marché de la Communauté Européenne. Ceux qui n’ont pas su innover à temps se voient privés de ce marché profitable ou se retrouvent dans l’obligation de s’adapter au dernier moment.

Une combinaison vertueuse soutenue par les investisseurs institutionnels

L’hypothèse de Porter avait déjà mis en lumière l’existence d’une corrélation positive entre le contrôle environnemental et la performance économique des entreprises par le biais de l’innovation. La validation de cette hypothèse suppose, entre autre, que les marchés financiers soient en mesure d’inclure cet axe de réflexion au référentiel qui fixe la valeur des actifs. Or, les investisseurs de long terme y sont aujourd’hui incités au nom du concept de l’investisseur universel, mais également en vertu de leur responsabilité fiduciaire.

- Le concept de l’investisseur universel
En assurant le financement d’une part significative de l’économie, ils peuvent, en effet, faire retentir l’effet bénéfique de ces principes socialement responsables sur l’ensemble de la sphère réelle.

- La responsabilité fiduciaire
Cette responsabilité requiert aux investisseurs institutionnels de préserver l’intérêt à long terme de leurs bénéficiaires. Afin de renforcer le lien entre la sphère financière et l’économie réelle, les Nations Unies se sont adressées au monde de la finance dès 2006 en érigeant les Principes pour l’Investissement Responsable. Il s’agit d’acter auprès des investisseurs institutionnels que l’intégration de ces critères dans leur politique d’investissement répond parfaitement à leur devoir fiduciaire. A ce jour, près de 920 établissements, dont Groupama Asset Management, ont manifesté leur adhésion à ces principes.
L’intégration par les entreprises des questions sociétales aura surtout un impact à moyen et long terme sur leur valorisation. En alliant recherche de rentabilité et vision à long terme, les investisseurs institutionnels sont donc en mesure d’améliorer leur processus de sélection des titres et le couple rendement-risque du portefeuille d’actifs géré in fine.

L’investissement responsable complète particulièrement bien l’analyse financière traditionnelle car elle permet de mieux cerner les risques et opportunités que présente sur le long terme la société étudiée. Cette approche est donc une solution vertueuse puisqu’elle concilie l’intérêt général avec l’intérêt particulier des investisseurs institutionnels, qui auront ainsi activement participé à la création de valeur ajoutée.

Groupama-AM , Janvier 2013

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