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L’influence mondiale de la politique monétaire américaine n’a jamais été aussi grande

Alors que la puissance économique des États-Unis a enregistré une relative diminution, l’influence mondiale de la politique monétaire américaine demeure, elle, élevée, notamment sur les marchés obligataires internationaux...

« Quand les États-Unis éternuent, le reste du monde s’enrhume. » Ce proverbe a souvent été utilisé pour décrire le rôle des États-Unis lorsque le pays était encore le moteur incontesté de l’économie mondiale. Ce constat est toujours valable aujourd’hui lorsqu’il s’agit de dépeindre la portée de la politique monétaire américaine mise en œuvre par la Réserve fédérale (Fed), la Banque centrale des États-Unis, dont les injections massives de liquidités influencent les marchés financiers partout dans le monde.

La forte baisse des cours obligataires enregistrée au cours du deuxième trimestre est, par exemple, imputable au fait que les États-Unis avaient indiqué qu’un moment viendrait à partir duquel ils réduiraient leurs achats d’obligations réalisés dans le cadre du programme d’assouplissement quantitatif (Quantitative Easing, QE).

La Banque centrale n’a, certes, fait aucune annonce suggérant que les taux d’intérêt augmenteraient, mais c’est finalement la crainte d’un éventuel arrêt du QE qui l’a emporté.

Ventes massives sur le marché obligataire

Ce sont les obligations des marchés émergents qui ont été le plus fortement affectées par la chute consécutive des cours obligataires, soit un segment dont nous estimons qu’il était depuis déjà longtemps surévalué et surreprésenté, car de nombreux investisseurs y misaient sur les rendements des plus élevés qui soient.

Les obligations émergentes réagissent de manière particulièrement sensible à un éventuel démantèlement du programme d’assouplissement quantitatif, car les écarts (spreads) sont faibles pour les obligations en monnaie étrangère et locale, et parce que les monnaies peuvent rapidement se déprécier par rapport à un dollar renforcé.

Les marchés développés ont beau avoir bien accueilli le message de la Fed selon lequel aucune hausse des taux immédiate n’était à l’ordre du jour, il est toutefois clair que les taux d’intérêt augmenteront de nouveau lorsque la croissance économique aura durablement repris. En Europe, le programme de rachat d’obligations lancé par Mario Draghi a permis de pourvoir à la stabilité, mais les marchés demeurent toutefois, du fait de problèmes structurels, vulnérables face à un éventuel regain de la crise de l’euro. Les obligations d’État françaises sont, sur ce point, particulièrement exposées, car leurs rendements sont extrêmement faibles, et parce que le marché n’a été stabilisé que par le biais d’achats massifs réalisés par les banques françaises et la Banque Centrale.

Perspectives américaines

La politique monétaire américaine ayant un impact majeur à l’échelle mondiale, on comprend que l’évolution de l’économie américaine, la plus grande économie du monde, puisse jouer un rôle majeur. Or, la poursuite de la reprise constatée sur le marché immobilier américain renforce l’économie américaine à un moment où les perspectives de croissance de l’économie mondiale sont encore fragiles. Les prix de l’immobilier ont augmenté aux États-Unis, et le marché a de nouveau enregistré une recrudescence de son activité. Les taux hypothécaires américains n’enregistrent, quant à eux, aucune augmentation substantielle, ce qui convient parfaitement à la Fed - jusqu’à ce que l’économie ait renoué avec une plus grande robustesse et que de nouveaux emplois aient été créés. Il y a donc tout lieu de penser que le marché américain de l’immobilier jouera, dans un proche avenir, un rôle essentiel dans la reprise de l’économie américaine.

Lee Manzi , Miles Geldard , Août 2013

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