L’impact des marchés émergents sur les actions européennes

Selon Goldman Sachs, les marchés d’actions émergents ne se stabiliseront pas avant d’importants réajustements de leurs comptes courants. Avec un ratio cours de Bourse / valeur comptable (« Price/Book – P/B ») estimé globalement à 2,2, la valorisation des pays émergents les plus vulnérables sont loin d’apparaitre bon marché…

L’attention des investisseurs sur les marchés émergents a augmenté. Nous pensons qu’en général, les marchés d’actions émergents ne se stabiliseront pas avant d’importants réajustements de leurs comptes courants. Avec un ratio cours de Bourse / valeur comptable (« Price/Book – P/B ») estimé globalement à 2,2, la valorisation des pays émergents les plus vulnérables sont loin d’apparaitre bon marché.

Les marchés européens ont une exposition importante aux pays émergents, en termes de chiffre d’affaires (18 % pour SXXP). La sous-performance des entreprises exposées aux pays émergents a été significative, mais reste relativement modeste par rapport à leur surperformance précédente.

Leurs valorisations ne faisant pas l’objet d’une décote par rapport au marché dans son ensemble. Cependant, à notre avis, les entreprises industrielles et les producteurs de matières premières exposées aux pays émergents ne sont pas actuellement dénués de risque.

Le besoin d’un rééquilibrage se traduira par une plus grande faiblesse

Plusieurs soldes de déficit courant émergents se sont détériorés depuis la crise financière internationale, tirés par la croissance rapide de la demande intérieure qui a été alimentée, à son tour, par la politique monétaire non conventionnelle des pays développés. Un rééquilibrage suggère une moindre activité domestique pour permettre à ces déficits de se résorber. Des exemples tirés des années 1990 (Mexique, Brésil, Russie, Asie) montrent que les cours des actions des pays émergent atteignent leur point bas, seulement après une amélioration significative de leurs balances courantes, un processus qui peut prendre plusieurs trimestres à se réaliser dans les pays les plus fragiles.

Les déficits de balance courante et les niveaux de valorisation sont bien au-dessus de leurs niveaux historiques

Historiquement, la valorisation des pays émergents a atteint un point bas au cours des périodes de réajustement de leurs comptes courants, avec un ratio P/B compris entre 0,2 et 1,6.

Le contexte actuel pourrait être moins exigeant que les exemples historiques, mais il ne faut pas perdre de vue que les cinq pays affichant le plus important déficit de balance courante, se traitent actuellement à des niveaux de P/B de 2.2, ce qui laisse augurer une marge d’ajustement significative.

Les entreprises européennes exposées aux pays émergents ne sont pas encore bon marché

Bien que la sous-performance des actions européenne exposées aux pays émergents a été significative sur l’année écoulée, cette dernière reste encore modeste par rapport à la surperformance qui l’a précédé, en particulier entre 2008 et 2010, lorsque les pays émergents étaient considérés comme des « havres de paix » par les investisseurs. Malgré tout, ces entreprises ne sont pas encore bon marché ; d’ailleurs notre panier d’actions exposées aux pays émergents (GSSTBRIC) se négocie au même niveau de cours sur bénéfices (« Price Earning Ratio - P/E ») que le marché européen.

Différencier ; rester prudent sur l’exposition des industriels aux pays émergents

D’un point de vue européen, toutes les entreprises exposées aux pays émergents n’ont pas connu la même performance boursière. Leur performance relative a varié selon que l’activité de ces entreprises soit exposée à des consommateurs finaux ou à des secteurs industriels : d’ailleurs, ce sont les sociétés industrielles et les producteurs de matières premières, au sein de notre panier GSSTBRCI, qui ont souffert le plus. En effet, nous nous attendons à ce que les dépenses d’investissement en matière d’infrastructure et de marchandises ralentissent.

En conséquence, nous suspendons notre recommandation d’achat de l’indice FTSE 100 contre celui du SMI ; le FTSE 100 étant très exposé à ce type d’activité.

De la même manière, les incertitudes à court terme nous conduisent à retirer notre autre recommandation d’achat des entreprises de produits de luxe par rapport à celles du secteur des produits alimentaires.

Goldman Sachs , Février 2014

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