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Bon an mal an

Nous interprétons les récents développements économiques comme de petites avancées vers la normalité économique. Alors que les rendements ont atteint leurs plus bas niveaux depuis quelques temps, tout mouvement dans ce sens représente une menace pour les marchés obligataires.

Au cours de l’année écoulée, les marchés ont été caractérisés par le contraste entre la confiance des investisseurs quant aux niveaux de liquidité et leur prudence vis à vis de la croissance. Les récents développements, à la fois sur le front de la croissance et sur le front politique, viennent remettre en question ces thèmes et laissent entrevoir un retour à un environnement plus normal. Les rendements des marchés de taux ont atteint leurs plus bas niveaux et tout mouvement dans ce sens représente une menace - il faut donc rester prudents. Quant aux actions, la volatilité devrait reprendre, et ce jusqu’à ce que les investisseurs se montrent plus confiants vis à vis de l’équilibre entre politiques et croissance.

Un an s’est écoulé depuis la reprise qui a vu le MSCI World Equity Index progresser de 37% [1] pour atteindre son plus haut niveau depuis la crise. La reprise a été généralisée, les obligations à haut rendement, les obligations des marchés émergents et la dette souveraine de la zone euro enregistrant toutes d’excellents rendements. Ceci étant dit, tout ne s’est pas déroulé selon le scénario habituel. Bien que certains des principaux indices actions aient enregistré des gains à deux chiffres en 2013, les actions des marchés émergents et les matières premières affichent des pertes sur l’année. Les valeurs cycliques ont sous-performées les valeurs défensives sur la plupart des marchés.

Evidemment, la plupart de ces tendances sont le résultat des importantes mesures non conventionnelles mises en place par les principales banques centrales au cours de l’année écoulée. Ces dernières ont inondé les marchés de liquidité et ont encouragé les investisseurs à être de plus en plus audacieux dans leur recherche de rendement. Bien que ces mesures aient transformé les conditions de liquidité, elles n’ont pas permis de modifier les prévisions de croissance et les investisseurs sont restés prudents face au risque cyclique.

Au cours des dernières semaines nous avons enregistré les premiers signes d’un renversement des dynamiques, les marchés sensibles à la liquidité (devises des marchés émergents, or et obligations) réalisent des cessions et les valeurs cycliques, autrefois délaissées, enregistrent un tout nouvel engouement. L’élément à l’origine de ce renversement semble être les soudaines incertitudes liées aux perspectives d’évolutions des politiques monétaires aux Etats-Unis et au Japon.

En ce qui concerne les Etats Unis, nous sommes toujours convaincus que la reprise du secteur privé sera de plus en plus évidente durant la deuxième partie de l’année. Bien que cela vienne étayer la thèse selon laquelle la Reserve Fédérale pourrait diminuer sa politique d’assouplissement quantitatif au cours des mois à venir, nous pensons que cela devrait s’effectuer de façon progressive.

Au Japon les ’Abenomics’ ont bien fonctionné jusqu’à présent, affaiblissant le yen et donnant un coup de fouet à la croissance et aux prévisions d’inflation. Cependant, la récente hausse de la volatilité et des rendements obligataires ont eu des conséquences secondaires et ont soulevé des doutes quant à l’efficacité et la durabilité des politiques actuelles. La politique du Japon a fortement affecté les marchés internationaux au cours des derniers mois et les investisseurs devraient rester extrêmement sensibles à l’évolution de la situation économique japonaise.

Paradoxalement, les investisseurs ont été troublés par la récente amélioration du rythme de la croissance aux Etats-Unis et au Japon et ont surveillé de près la menace implicite sur la politique monétaire actuelle. Nous interprétons les récents développements économiques comme de petites avancées vers la normalité économique. Alors que les rendements ont atteint leurs plus bas niveaux depuis quelques temps, tout mouvement dans ce sens représente une menace pour les marchés obligataires. La volatilité des actions devrait reprendre jusqu’à ce que les investisseurs se montrent plus confiants vis à vis des politiques et de la croissance.

Patricia Kaveh , Juin 2013

Notes

[1] En termes de rendement total en livres sterling, du 4 juin 2012 au récent pic enregistré le 20 mai 2013.

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