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Opinion
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Selon Stéphanie Kretz, économiste chez Lombard Odier, si l’on ne parvient pas à empêcher la propagation de la crise à l’Espagne et à l’Italie – ce qui pourrait se produire dès 2013 – la France et l’Allemagne se profileront comme les prochaines victimes…
A l’analyse de la résolution de la crise grecque, il ne fait guère de doute que la Grèce ne tardera pas à revenir s’asseoir à la table des négociations. Par "résolution", on suppose que le ratio dette/produit intérieur brut (PIB) du pays devrait être ramené à 120% en 2020, sur la base d’hypothèses sujettes à caution. La dernière analyse de la viabilité de la dette part en effet du principe que la Grèce dégagera un excédent budgétaire primaire de 4,5% en 2014, dépassant largement l’excédent primaire maximum de 3,5% généré par le pays depuis 1960.
L’Espagne et l’Italie figurent parmi les autres économies de la périphérie de la zone euro en difficulté. Alors que l’Espagne connaît un niveau de dette publique encore acceptable, elle a vu la dette du secteur des ménages exploser ces dix dernières années, portant le total dette des ménages plus dette publique à 385% du PIB. L’Italie se porte légèrement mieux : Malgré une dette publique à 120% du PIB, le pays dégage en effet un excédent du solde primaire corrigé des variations conjoncturelles de 1,8%, et la dette du secteur des ménages représente « seulement » 180% du PIB. Cependant, pour régler son problème d’endettement, le gouvernement italien a annoncé des plans d’austérité dont la plupart des mesures de restriction sont liées à des augmentations d’impôts, un tiers seulement reposant sur une réduction des dépenses. Ceci conduit à douter de la capacité de l’économie italienne, déjà anémique, à tenir le coup.
Si l’on ne parvient pas à empêcher la propagation de la crise à l’Espagne et à l’Italie – ce qui pourrait se produire dès 2013, étant donné que les opérations de refinancement à long terme (LTRO) permettront de couvrir les besoins de 2012, mais pas au-delà –, la France et l'Allemagne se profileront comme les prochaines victimes, compte tenu de leur exposition via leurs banques.Stéphanie Kretz
Quelle que soit l’évolution de la situation (effondrement de la zone euro après que la crise grecque aura gagné le Portugal, l’Italie et l’Espagne, et enfin la France et l’Allemagne, ou dévaluation externe), la crise de la zone euro n’est nullement résolue et une importante dépréciation de la monnaie européenne est très probable dans un avenir plus ou moins proche.
Stéphanie de Torquat , Avril 2012
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