Vers une protection du collatéral des swaps et un trading haute fréquence plus régulé

La SEC envisage des mesures restrictives sur le trading haute fréquence et réfléchirait actuellement à un procédé d’incitation à destination des « market makers », tandis que la CFTC évolue vers la mise en place d’une protection contre un défaut tiers du collatéral envoyé à une chambre de compensation

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Le trading haute fréquence consiste à prendre, via des automates, des positions à l’achat ou à la vente basées des signaux de momentum ou d’arbitrage statistique sur des fenêtres temporelles relativement courtes de l’ordre de la seconde à quelques heures. En conditions normales, il contribue au resserrement des spreads « bid-ask », à la baisse des frais de courtage, à la rapidité d’exécution des trades ainsi qu’à une meilleure efficience et liquidité du marché.

Le volume des transactions est en perpétuelle croissance et selon la SEC, représente aujourd’hui plus de la moitié du volume de trading sur les actions américaines. Fleuron de la finance quantitative, l’activité est rentrée dans le collimateur de la Securities and Exchange Commission (SEC) dès l’été 2007 et plus récemment à la suite de la fameuse journée du 6 mai 2010 qui avait vu partir en fumée 862 milliards de dollars de valeurs boursières en moins de 20 minutes avant de rebondir !

Selon Bloomberg, la SEC envisagerait des mesures restrictives et réfléchirait actuellement à un procédé d’incitation à destination des « market makers » déployant ce type d’activité. Citant Mary Shapiro, présidente de la SEC, une réévaluation de la structure réglementaire globale encadrant ces firmes s’avérerait nécessaire afin de déterminer si les stratégies et algorithmes à l’origine des signaux d’achat-vente sont compatibles avec des conditions de stress sur les marchés. Il s’agirait alors en quelque sorte de définir des bornes de volatilité qui « invalideraient officiellement » ce type de trading.

Sur le marché des swaps, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) évolue progressivement vers la mise en place d’une protection du collatéral et appels de marge. On se souvient encore du tremblement de terre causé par la faillite de Lehman Brothers qui était l’un des plus grands dealers sur le marché des swaps. De nombreuses institutions ont ainsi perdu d’énormes sommes d’argent car leurs appels de marge et collatéraux n’ont pas été ségrégués au sein de la banque. Cette évolution qui a reçu le support d’un poids lourd de gestion d’actifs, Blackrock, permettrait, en cas de défaut d’une tierce partie, de protéger le collatéral et appels de marge envoyées à une chambre de compensation.

Une conséquence probable d’une telle mesure serait l’augmentation, par les chambres de compensation, des coûts de transaction sur les swaps afin de pallier à la réduction des fonds disponibles pour faire face à un défaut. Le projet étant encore à l’état de proposition, le contenu précis de la protection n’a pas encore été précisé et la CFTC reste à l’écoute des idées sur la forme de protection. Notons que l’usage d’une chambre de compensation dans le cadre d’une transaction via swap est encore facultatif aujourd’hui.

Next Finance , Mai 2011

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