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Sécheresse et déficit hydrique : l’équation climatique qui fait monter les cours

L’adversité climatique s’invite une nouvelle fois créant une nouvelle tension sur les marchés des matières premières agricoles, avec pour conséquence une forte hausse des cours sur les 15 derniers jours...

Le maïs, leader sur la scène internationale, donne le ton avec une progression de 32 % à Chicago, 1ère bourse mondiale, entre le 22 juin et le 9 juillet 2012. Une hausse qui se répercute directement sur le marché européen, avec des progressions de 24 €/t en blé et 22 €/t en maïs sur la même période.

« Malgré une surface emblavée record aux Etats-Unis, premier producteur mondial de maïs, il aura suffi d’une période de sécheresse inédite pour engendrer une hausse des cours fulgurante. » fait remarquer Michel Portier, directeur de la société Agritel. En effet, le déficit hydrique provoqué surtout par des températures très élevées, intervient à un stade végétatif où la plante est extrêmement sensible : la floraison. Avec des températures proches de 40°Celsius dans le Midwest américain, où se trouve l’essentiel des cultures de maïs, les plantes souffrent. Des dégâts irréversibles sont déjà constatés. Le mois dernier, l’USDA (ministère de l’agriculture aux Etats unis) estimait la production américaine de maïs à 375 millions de tonnes, sur la base d’un rendement à 166 boisseaux/acre. « Or à ce jour, celle-ci ne devrait guère dépasser les 330 millions de tonnes avec un rendement estimé à 146 boisseaux/acre ! » estime Michel Portier.

Cette perte potentielle de 45 millions de tonnes devra inévitablement s’accompagner d’un rationnement sur la consommation, sans quoi le stock à septembre 2013 atteindrait un niveau tellement bas, que jugé inacceptable et dangereux par les opérateurs.

Pour déstabiliser encore les marchés, l’Ukraine subit actuellement une période de températures élevées. Alors qu’elle prévoyait une récolte record de maïs, proche des 24 millions de tonnes, les conditions climatiques conduisent à réviser à la baisse le potentiel de production de 3 à 4 millions de tonnes. « Agritel vient d’ailleurs de dépêcher une équipe d’agronomes sur le terrain. Elle donnera une évaluation de la situation en Ukraine d’ici le début de semaine prochaine », explique Michel Portier qui rappelle que l’envolée des cours pourrait avoir de graves conséquences, comme celles connues lors des émeutes de la faim en 2007, si le phénomène s’accentue encore dans les semaines à venir.

En France, l’équation est inversée : « les pluies excessives et persistantes commencent à inquiéter les opérateurs, elles pourraient entraîner une dégradation de la qualité des orges en premier lieu puis des blés, si cela venait à perdurer. En maïs, l’état végétatif des cultures n’est pas non plus des plus optimal. Une situation qui ne risque pas d’apaiser les marchés », estime Michel Portier.

Next Finance , Juillet 2012

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