›  Interview 

Sebastien Bossu : « Il faut recourir à des méthodes d’estimation créatives »

Quels sont les avantages des Variance Swaps et plus généralement des produits de volatilité ? Comment sont-ils gérés ? Sebastien Bossu, Equity Derivatives Structurer chez Dresdner Kleinwort nous répond...

Considérés aujourd’hui comme une classe d’actif à part entière, les produits de volatilité et notamment les « Variance Swaps » permettent aux investisseurs de prendre des pures positions en volatilité...

Quels sont les avantages des « Volatility Swaps » par rapport aux produits traditionnels comme les « Straddles » qui permettent également de prendre une position sur la volatilité ?

Le produit standard et de loin le plus liquide sur les marchés actions est en fait le Variance Swap, qui correspond au carré de la volatilité. Les avantages du Variance Swap par rapport aux stratégies de volatilité traditionnelles telles que les Straddles sont nombreux :
- La formule du payoff fait explicitement intervenir la volatilité historique sur une période d’observation définie à l’avance, ce qui n’est pas le cas du Straddle.
- Aucune couverture dynamique en delta n’est requise, et il n’y a aucune exposition au phénomène de "path-dependency" des options vanilles puisque le gamma est constant.
- Le prix théorique (strike) ne nécessite aucun modèle : une nappe de volatilité suffit.

Y a-t-il un consensus de marché sur le modèle à utiliser (modèle à volatilité locale, modèle à volatilité stochastique, modèle à sauts, « Toy model »...) pour la valorisation des produits dérivés sur la volatilité ? Et comment calibre-t-on les paramètres des modèles en question ?

Le marché des options sur volatilité est naissant, ce qui implique des approches différentes selon les acteurs. De mon point de vue, il n’y a pas besoin d’un consensus au niveau du modèle - ce dont le marché a besoin, c’est d’un benchmark permettant de traduire les prix de façon intuitive, de la même façon que la formule de Black-Scholes permet de traduire les prix des options vanilles.

C’est l’idée du modèle-jouet (Toy Model) que je propose, qui n’est rien d’autre qu’une adaptation du modèle de Black-Scholes au cas où l’actif sous-jacent est la variance historique. Le paramétrage est plus délicat dans la mesure où les fourchettes de « bid-offer » sont encore larges. Il faut donc recourir à des méthodes d’estimation créatives, par exemple en calculant les paramètres neutralisant les gains historiques d’un arbitragiste fictif.

D’un point de vue trading, on comprend tout à fait qu’il faut « hedger » un produit dérivé sur action avec l’action sous jacente qui est généralement « liquide », qu’en est-il pour les produits dérivés sur la volatilité ?

Dans le cas du Variance Swap, la stratégie de couverture comprend un portefeuille statique d’options vanilles et un delta-hedge dynamique sur l’action.

Dans le cas des options sur volatilité historique, le sous-jacent est la variance. La stratégie dynamique de delta-hedge peut donc soit être exécutée sur le marché des Variance Swaps qui est devenu raisonnablement liquide, soit être décomposée en options vanilles.

Yann Olivier , Juillet 2007

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Interview Chloé Pruvot et Valentine Stichelbaut : « Nous avons renforcé la poche obligataire de notre allocation d’actifs au-delà de 80% »

Chloé Pruvot et Valentine Stichelbaut, respectivement Directrice des Investissements et experte ISR au sein du Groupe APICIL nous indiquent viser une allocation d’actifs 100% ESG.

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés