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Retour du risque géopolitique : ruptures en vue ?

L’activité économique est passée à la vitesse supérieure cette année, alimentant des performances à deux chiffres dans la plupart des classes d’actifs à risque. La recrudescence des menaces géopolitiques pourrait-elle compromettre la reprise ?

Les principaux risques concernent trois régions :

Le Moyen-Orient, tout d’abord, où le futur dirigeant de l’Arabie Saoudite cherche à asseoir son pouvoir. La situation évolue rapidement et un certain nombre d’acteurs sont impliqués : le Qatar, l’Iran, la Turquie, le Liban, la Syrie, l’Irak et l’Arabie Saoudite bien sûr... sans oublier Daesh, la Russie et les États-Unis. Nous n’anticipons pas d’escalade des tensions, mais pensons que la prime de risque justifiera un maintien des cours du pétrole à des niveaux élevés pendant un certain temps. Nous avons relevé notre fourchette de projection pour le baril de Brent à entre 55 et 61 dollars.

Les États-Unis, ensuite, où les deux chambres du Congrès ont a présent livré leurs propositions de réforme fiscale et où les négociations sont en cours. Selon nous, les chances de parvenir à un accord ont augmenté, d’autant que les Républicains sont fortement incités à s’entendre avant les élections de mi-mandat en novembre prochain. Nous recommandons de rester investis en actions américaines, malgré les valorisations élevées. Nous ne voulons toutefois pas nous prononcer pour un ou des secteurs en particulier, car il est trop tôt pour avoir une vision claire de ce à quoi ressemblera la version finale du paquet fiscal.

L’Europe, enfin, où de vieux démons ont refait surface. Alors que les inquiétudes concernant le Brexit persistent au Royaume-Uni (avec un risque de stagflation qui se profile à l’horizon), un nouveau front pour l’indépendance s’est ouvert en Catalogne. Les flux vers les ETF sur actions nous indiquent que tandis que les investisseurs européens commencent à croire en la reprise cyclique dans la zone euro, les investisseurs étrangers attendent, quant à eux, davantage d’éclaircissements sur les situations politiques espagnole, italienne et même allemande.

Dans ce contexte, notre légère surpondération des actions Eurozone pourrait mettre du temps à porter ses fruits. En revanche nous estimons que les actions françaises devraient pouvoir profiter des réformes plus rapidement.

Dans l’ensemble, nous restons circonspects. La balance des risques est, jusqu’à présent maîtrisée, mais un investisseur prudent devrait être prêt à revenir sur des stratégies de minimisation de la volatilité ou sur l’or, et à opérer des arbitrages entre Ancien et Nouveau continent via la parité euro/dollar.

À l’autre extrémité du spectre, et du monde, les questions politiques ont été résolues en Chine et au Japon. Le Président chinois Xi et le Premier ministre Abe vont continuer à mettre en place leurs agendas de réformes, attirant l’attention de la communauté internationale et l’intérêt des investisseurs.

Nous avons légèrement surpondéré les actions japonaises, mais avons neutralisé notre recommandation sur les actions chinoises offshore, qui enregistrent déjà une progression de 50% cette année.

Lionel Melin , Décembre 2017

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