Réflexion sur la divergence entre le cours de l’or et les actions aurifères en 2011

Historiquement, le cours de l’or et les valeurs aurifères affichent une corrélation très étroite, mais depuis peu, les seconds reculent tandis que le premier ne cesse de monter…

La divergence marquée constatée au premier semestre2011 entre le cours du lingot d’or et les actions de sociétés spécialisées dans l’extraction, le traitement ou la négociation d’or a été quelque peu déroutante. Historiquement, le cours de l’or et les valeurs aurifères affichent une corrélation très étroite, mais depuis peu, les seconds reculent tandis que le premier ne cesse de monter. Parmi les facteurs susceptibles de contribuer à ce phénomène, citons :

- La hausse des coûts de production –l’énergie, les équipements et la main d’œuvre plus chers ont renchéri les coûts d’extraction et pesé sur les marges de nombreuses sociétés aurifères. Face à la flambée des cours de l’or et à la détente marquée des cours pétroliers, la pression sur les marges devrait s’apaiser et permettre à certaines compagnies aurifères de générer des résultats solides au second semestre (à condition que les cours de l’or restent élevés).

- L’augmentation des investissements –la demande solide de matières premières de tous types a dopé les coûts de mise en service de nouvelles mines. Notre stratégie cible les sociétés minières, et nous apprécions particulièrement les jeunes acteurs possédant des terres qui n’ont pas encore été totalement explorées. Selon nous, l’issue positive de la phase d’exploration peut déboucher sur des opportunités d’expansion peu onéreuse et permettre à une jeune société de grandir plus vite et de manière plus rentable que le reste du secteur.

- L’évolution défavorable des cours de change –si les sociétés aurifères vendent généralement leur production en dollar américain, elles peuvent encourir des coûts dans leur devise locale. Depuis quelques années par exemple, les marges de bon nombre d’exploitants sud-africains, australiens et canadiens ont été rognées par la vigueur de leur devise locale. L’inversion récente de cette tendance a engendré une perte de change pour les investisseurs américains dans ces sociétés, ce qui devrait parallèlement contribuer à améliorer les marges futures de ces dernières et avoir des répercussions positives sur le cours de leurs actions.

- Les actions aurifères restent des actions –par le passé, nous avons observé une corrélation positive entre l’évolution des titres du secteur et le reste du marché actions, une dynamique qui semble réapparaître aujourd’hui.

Malgré ces facteurs défavorables et la faiblesse récente des actions aurifères, celles-ci restent assorties de caractéristiques solides et sont un placement intéressant au sein d’un portefeuille diversifié, pour les raisons suivantes :

- Les marges progressent –le marché a selon nous réagi de manière disproportionnée aux pressions liées à la hausse des coûts, et ignoré le fait qu’en moyenne, les sociétés aurifères affichent des marges d’exploitation solides qui progressent dans le sillage du renchérissement de l’or

- Les valorisations sont historiquement faibles –les écarts entre les actions aurifères et les lingots d’or offrent aux investisseurs l’occasion d’investir dans des valeurs aurifères assorties d’une décode substantielle par rapport à leurs niveaux historiques.

- Les dividendes ont récemment augmenté –malgré les craintes d’accroissement des investissements, les sociétés aurifères ont pour la plupart généré d’importants flux de trésorerie disponible, ce qui leur a permis de verser des dividendes et pour certaines de les augmenter. Le cours de l’or bénéficie à notre sens du soutien fondamental du contexte économique et il reflète l’insuffisance de l’offre par rapport à la demande. En conséquence, une hausse des cours est nécessaire pour inciter les acteurs à revendre leurs positions existantes afin de répondre à cette nouvelle demande. Aujourd’hui, l’or est cher, à plus de 1897dollars l’once le 22août dans le contexte des difficultés de la zone euro [1]. Sans vouloir prévoir son évolution, il ne serait pas surprenant qu’il progresse encore davantage en cas de nouvelle actualité négative. Nous privilégions toujours les sociétés minières caractérisées par des gisements de qualité, des coûts de production faibles, des projets de développement rentables et un potentiel d’exploration favorable. Globalement, même si l’or peut être un excellent outil de diversification au sein d’un portefeuille, nous sommes globalement convaincus que l’exposition à l’or (sous quelle forme que ce soit) devrait rester réduite. En outre, même si les autres métaux précieux comme le platine et le palladium sont tributaires de secteurs sensibles au cycle économique comme l’automobile, ils restent des actifs physiques susceptibles de jouer un rôle de diversification intéressant dans le cadre d’une stratégie d’investissement globale.

Steve Land , Septembre 2011

Notes

[1] Bloomberg, L.P. Prix spot de l’or en USD/once.

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