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Les marchés confrontés à l’activisme d’un Président américain imprévisible et peu conventionnel

L’environnement économique est resté favorable au mois de janvier et les premières publications de résultats ont été satisfaisantes. La remontée de l’inflation devrait être passagère et ne doit pas nous inquiéter. En revanche, le contexte politique n’a pas apporté de clarté, ni aux Etats-Unis, ni en Europe.

L’environnement économique est resté favorable au mois de janvier et les premières publications de résultats ont été satisfaisantes. La remontée de l’inflation devrait être passagère et ne doit pas nous inquiéter. En revanche, le contexte politique n’a pas apporté de clarté, ni aux Etats-Unis, ni en Europe. Les évènements du mois ne nous permettent pas de relever nos prévisions pour le 1er semestre et la fin de l’année. Le potentiel d’appréciation des indices actions reste d’environ 8%. Une phase de consolidation des marchés actions a commencé. Une baisse des indices de 3 à 5% dans les prochaines semaines constituerait un bon point d’entrée pour augmenter notre surpondération en actions européennes et américaines.

La remontée de l’inflation était attendue aux Etats-Unis mais beaucoup moins en Europe, où elle reste faible. Elle alimente des tensions sur les marchés obligataires des pays de la zone euro les plus endettés. Faut-il déjà anticiper un retrait de la BCE qui accélèrerait la hausse des taux longs ? Cela nous semble bien prématuré d’autant que les pressions salariales sont plus faibles qu’aux Etats-Unis. L’inflation au sein du G7 devrait se stabiliser au cours du 2ème trimestre, sauf en cas de dérapage, lié à une politique économique menée en dépit du bon sens aux Etats-Unis. Pour l’instant, en tout cas, la Réserve Fédérale reste très attentiste.

En revanche, le contexte politique n’a pas apporté de clarté. Il reste difficile de juger ce que sera la présidence de Donald Trump même si ses premiers actes confirment les grands axes de sa politique. La tonalité de « préférence nationale » laisse une impression de malaise à de nombreux observateurs. Quant aux mesures économiques positives les plus attendues, elles sont peu abordées et le rythme législatif est plus lent que celui du Président. Après des débuts fracassants, soit Donald Trump commence à moduler ses positions protectionnistes, soit les investisseurs finiront par prendre leurs distances. Le Président devra apprendre à se confronter à la réalité et il faut bien que cela commence un jour. Le succès de sa politique est à ce prix.

En attendant d’être rassurée sur le devenir de la conjoncture américaine, l’Europe reste exposée à ses errements politiques, en France où l’issue de l’élection présidentielle redevient incertaine et au Royaume-Uni où le Parlement semble s’orienter vers un vote favorable à l’activation du Brexit. La position « volontariste » adoptée par le Premier Ministre anglais semble peu conciliable avec celle de l’Union Européenne et cela promet une longue période de négociations peu favorable à l’activité et aux décisions d’investissement.

Les évènements du mois ne nous permettent pas de relever nos prévisions pour le 1er semestre et pour la fin de l’année. Le potentiel d’appréciation des indices actions reste d’environ 8%.

Après une hausse coordonnée des actions, des matières premières, du dollar et des taux longs depuis plusieurs mois, les investisseurs, qui ont fait preuve de beaucoup d’optimisme, aimeraient voir la concrétisation de leurs attentes aux Etats-Unis. Ils risquent d’être déçus à court terme.

Une phase de consolidation des marchés actions a commencé. Une baisse des indices de 3 à 5% dans les prochaines semaines constituerait un bon point d’entrée pour augmenter notre surpondération en actions américaines et européennes. Le bon comportement des actions émergentes ne doit pas nous faire oublier leur vulnérabilité à moyen terme d’où la position neutre que nous conservons.

Nos préférences sectorielles s’inscrivent dans un scénario de reprise modérée de l’inflation et de la croissance, accompagnée d’une hausse limitée des taux d’intérêt. Nous avons modifié nos opinions en Europe comme suit. A court terme, nous avons abaissé à Sous pondérer les secteurs Alimentation & Boissons et Distribution dont les comportements restent décevants. A moyen terme, nous avons relevé l’Automobile et la Chimie à Surpondérer.

Nous maintenons une position Neutre sur le dollar. Nous attendons une stabilité sur l’année sans exclure une nouvelle poussée passagère vers 1€/$.

Nous conservons une position globale Sous pondérer sur les produits de taux.

Les taux souverains devraient se tendre tout au long de l’année 2017 sans dépasser 3% aux Etats-Unis ou 0.75% en Allemagne.
Nous sous-pondérons les emprunts d’Etat, dont les performances pourraient être négatives de 2 à 3% sur 1 an. Nous continuons à préférer les produits de taux européens qui protègent de la hausse des taux (emprunts indexés ou à taux variables).
Nous avons conservé notre recommandation Neutre sur les obligations émergentes.
Au sein des obligations privées, nous surpondérons les emprunts à haut rendement (Europe et Etats-Unis) plus rémunérateurs et qui seront plus résistants face à une hausse des taux tant que la croissance économique se renforce, ainsi que les obligations convertibles de la zone euro.

Vincent Guenzi , Février 2017

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