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Les facteurs de la hausse de l’or

Plusieurs facteurs rentrent actuellement en conjonction pour pousser l’or à la hausse. Je vous avais indiqué, il y a quelques mois, que l’or ne descendrait pas plus bas que les 1 180 dollars l’once, ce qui fut le cas globalement...

Depuis, notre métal jaune se redresse ce qui, pour une fin de bulle annoncée avec tambours et trompettes par nos plus grands détracteurs, prête désormais à sourire.

Les 4 facteurs d’incertitude aux USA.

1/ Le débat budgétaire va revenir sur le devant de la scène, puisque le plafond de la dette sera une nouvelle fois prochainement atteint, ce qui promet quelques nouveaux psychodrames politiques dans les semaines à venir.

2/ L’arrêt des QE et de l’utilisation de la planche à billets par le gouverneur de la Fed fait peser une épée de Damoclès sur les marchés véritablement drogués à l’argent gratuit, mais surtout sur l’économie réelle puisqu’il n’y a plus ou presque plus d’acheteurs d’obligations du trésor américain. C’est la FED elle-même qui est désormais le principal client du gouvernement fédéral dont elle finance la majorité du déficit et de la dette.
Les taux d’emprunts US se tendent donc depuis le début de l’été. Ils augmentent de façon si importante que certains (de plus en plus nombreux) commencent à sortir leur calculatrice pour connaître le taux qui poussera les USA vers la faillite ou en tout cas l’insolvabilité. Enfin, cette augmentation des taux ne peut que provoquer un ralentissement de l’économie en rendant l’endettement de plus en plus cher, alors que la croissance américaine reste plus que fragile, pour ne pas dire inexistante ou presque.

3/ Le remplacement de Ben Bernanke désormais partant n’est toujours pas arrêté.
Les marchés ayant horreur des incertitudes, il plane la menace d’un changement de politique monétaire. Ce climat « psychologique » d’incertitude n’est jamais bon sauf... pour l’or. Encore une fois le risque final est celui de l’insolvabilité, ce n’est donc pas un sujet mineur loin s’en faut.

4/ Des signes de ralentissement important de la « reprise » économique, avec une chute de 13% des ventes de maisons, n’ont pas non plus contribué à remonter le moral des « zinvestisseurs ».

En Europe ce n’est guère mieux !

Les dernières déclarations de Jens Weideman, le gouverneur de la banque centrale allemande, sont sans ambiguïté : pour lui, la « reprise en Europe est douteuse ».

Seul notre grand Président sans vacances pour nous montrer qu’il travaille voit la reprise et l’inversion de la courbe du chômage qui pourrait se produire à la rentrée avec de nombreux départs en retraites mais qui restera de très courte durée.

Encore une fois, l’Europe entière s’enfonce dans la récession à la grecque de façon plus ou moins rapide en fonction des pays.

Enfin, l’Europe est globalement figée dans l’attente des élections allemandes du 22 septembre et de la reconduction a priori de la Chancelière actuelle qui devrait être en position de force pour imposer les vue allemandes d’ici le mois d’octobre.

La situation géopolitique mondiale instable !

Enfin, et c’est sans doute le principal facteur actuel expliquant la poussée de fièvre sur l’or, les bruits de bottes se font à nouveaux entendre au Moyen-Orient.

En Egypte, c’est la catastrophe. Le pays est au bord de l’implosion et de la guerre civile, mais ce n’est pas le plus grave (sauf pour nos pauvres Egyptiens).

Non, le véritable problème, c’est bien entendu la Syrie. D’après nos grands médias, le méchant Assad gaze à coup d’armes chimiques une gentille population rêvant de démocratie. D’après d’autres médias, russes notamment, ce sont les méchants rebelles qui gazent chimiquement pour accuser le gentil gouvernement Assad... Bien souvent la vérité est un peu entre les deux, et il se pourrait fort bien que la lecture manichéenne des évènements en Syrie soit erronée.

Dans tous les cas, la Chine comme la Russie s’opposent à toute intervention. Or il semblerait que l’Otan souhaite intervenir. Les Russes et les Chinois nous laisseront-ils faire ou s’opposeront-ils, y compris par la force, à l’Otan ? Voilà de quoi faire grimper effectivement l’or tant les implications éventuelles sont vertigineuses. Sans parler tout de suite de risque de conflit majeur, les Chinois comme les Russes pourraient être tentés d’utiliser des rétorsions économiques comme par exemple en attaquant le dollar... or il n’y a pas mieux que l’or pour attaquer le roi dollar.

Enfin, les prix très élevés du pétrole viennent casser tout espoir de croissance durable autonome et conséquente sans oublier que cela relance les craintes d’inflation dans un contexte de forte création monétaire ces dernières années.

Voilà pour ce petit point rapide. Gardez l’œil ouvert car les choses semblent vouloir bouger. Ceux qui se demandaient si c’était le moment de racheter de l’or ont leur réponse. Oui c’est le moment car, compte tenu la situation économique et géopolitique actuelle, c’est toujours le moment d’acheter de l’or. Qu’il augmente ou qu’il baisse est sans importance. Ce qui est important c’est d’être positionné et de se renforcer chaque mois un peu plus car au bout du compte il ne vous restera plus que ça !

Charles Sannat , Septembre 2013

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