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Les dommages collatéraux de la politique monétaire américaine

Comme attendu, la Réserve Fédérale américaine n’a rien changé à sa ligne de conduite quant à son « tapering ». La FED a réduit un peu plus ses achats d’actifs. Désormais les injections de liquidités sur les marchés financiers refluent à 65 milliards de dollars par mois, contre 85 milliards avant le mois de décembre 2013.

Cette décision confirme pour le moins l’état d’esprit très « selfish » de la banque centrale américaine : alors que les marchés émergents sont vigoureusement secoués par le virage monétaire de la FED depuis quelques semaines, entre déstabilisation des devises et forte correction boursière, l’institution monétaire n’a pas envisagé d’éventuelle suspension temporaire de son resserrement monétaire.

Prompte à pressuriser sa monnaie, par des mesures non conventionnelles inédites destinées à redynamiser la compétitivité économique des Etats-Unis au moment de la crise, la FED n’est aujourd’hui focalisée que sur la reprise de l’économie outre Atlantique.

Celle-ci justifie une normalisation des conditions monétaires, au détriment des marchés émergents pour lesquels la hausse des taux obligataires pèse sur les déficits budgétaires, mais surtout les flux de capitaux. La perspective de taux plus rémunérateurs à l’avenir sur les emprunts d’Etat « core » diminue l’attrait des actifs à risque que représentent les actions des pays émergents.

Conséquence, les marchés sont pénalisés par un regain de volatilité et d’aversion au risque. Les tensions sur les Bourses émergentes ont gagné les marchés occidentaux et plusieurs arbitrages sont privilégiés.

Le dollar US s’apprécie quasiment contre toutes les monnaies et le billet vert est particulièrement joué contre les devises émergentes (la livre turque est sous pression), tandis que l’or retrouve de son attrait auprès des investisseurs actifs.

L’once d’or qui s’est appréciée de +3.35% depuis le 1er janvier, permet de protéger les portefeuilles contre les mouvements de capitaux massifs, dans un marché de nouveau « risk-off ». Les indices européens ont corrigé entre 2 et 3% depuis le début de l’année, offrant des niveaux d’entrée un peu plus intéressants qu’en fin d’année 2013, après un an et demi de revalorisation des PE. Même son de cloche à Wall Street, avec une baisse de -4.39% pour le Dow Jones.

Fabrice Cousté , Février 2014

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