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Le rôle des fonds souverains dans les marchés financiers

Au cours des 20 dernières années, les fonds souverains ont remarquablement bien performés et sont maintenant plus largement populaire, selon le dernier Livre blanc publié par Deutsche Asset & Wealth Management (Deutsche AWM)...

Au cours des 20 dernières années, les fonds souverains ont remarquablement bien performés et sont maintenant plus largement populaire, selon le dernier Livre blanc publié par Deutsche Asset & Wealth Management (Deutsche AWM). Les auteurs Valeria Miceli, professeur d’économie des marchés financiers à l’Université catholique de Milan et Asoka Wöhrmann, CIO chez Deutsche Asset & Wealth Management (Deutsche AWM), les considèrent comme la plus riche source de soutien en capital pour les marchés financiers.

Grâce à un horizon de placement de long terme et à une exposition plus élevé au risque, les fonds souverains se comportent souvent comme des investisseurs anticycliques. En tant que tel, ils investissent dans des marchés baissiers et dans des actifs illiquides afin d’exploiter les futures primes sur les prix et la liquidité.

« En conséquence, les fonds souverains avec leurs investissements de stabilisation ont joué un rôle important en tant qu’investisseurs de long terme depuis la crise financière », selon Asoka Wöhrmann.

Avant le début de la crise financière, les marchés financiers avaient un certain scepticisme pour les fonds souverains. Selon les auteurs, ceci était dû au peu de transparence qu’ils offraient et à une réglementation insuffisante. En outre, beaucoup d’entre eux appartiennent à des pays non démocratiques. De même, les investissements dans des secteurs sensibles tels que la défense, les infrastructures et l’approvisionnement en énergie sont regardés de manière critique. Les réticences évoquées allaient de l’espionnage industriel jusqu’au fait de favoriser les entreprises domestiques tout en desservant leurs homologues étrangers.

« Dans les études scientifiques que nous avons analysés, nous n’avons trouvé aucune indication de mauvaise utilisation des actifs du fonds ou de déstabilisation d’un système financier. Bien au contraire : un certain nombre d’études soulignent l’effet stabilisateur des investissements des fonds souverains, à la fois en termes micro- et macro-économique », a souligné Miceli.

Au cours des dernières années, les actifs sous gestion et le nombre réel de fonds souverains ont considérablement augmenté. À la fin de 2013, le portefeuille d’actifs des 69 fonds souverains existants était passé à 6,3 trillions de dollars, contre environ 500 milliards de dollars en 1995.

Environ un tiers de ces fonds ont été lancés entre 2000 et 2013. Les revenus des matières premières, notamment ceux de l’exploration pétrolière, ont représenté 61 % de leurs actifs, le reste étant générée par des excédents de balance des paiements.

Miceli et Wöhrmann estiment que les fonds souverains continueront à enregistrer de bons résultats, mais pas de manière aussi marquée qu’au cours des dernières années. « Ceci est en partie causé par la baisse des prix des matières premières et des excédents d’exportation réduits pour les pays comme la Chine. En outre, l’appréciation de la monnaie et l’augmentation des salaires ont amené les pays à réduire le montant d’argent mis à disposition », selon Miceli. Selon les estimations, les actifs sous gestion des fonds vont passer à 10 trillions de dollars d’ici la fin de 2016.

Dans l’environnement actuel, les fonds souverains réexaminent leurs stratégies d’investissement et cherchent à diversifier leurs portefeuilles. Jusqu’à présent, les fonds souverains ont préféré investir dans les économies avancées, avec une allocation disproportionnée dans des entreprises hautement capitalisés. Les raisons que citent les auteurs sont les liquidités importantes et les normes institutionnelles plus élevés applicables dans les marchés avancés. De 1995 à 2010, en moyenne 40 pour cent des actifs des fonds souverains ont été investis en Europe - 34 % dans l’UE et 6 % hors UE. 27 % ont été investis en Asie et 16 % en Amérique du Nord. Grâce à cette stratégie d’investissement les fonds souverains affirment avoir produit un rendement annuel moyen de 8 % de 2010 à 2013.

A l’avenir, les auteurs prévoient que les fonds souverains investiront davantage dans les marchés émergents et frontières. Ils se tourneront également de plus en plus vers les placements alternatifs – notamment l’immobilier, les infrastructures et le private equity. D’autres types d’actifs obligataires tels que les obligations corporate à haut rendement seront également privilégiées.

« Les fonds souverains sont désormais installés dans les cercles d’investisseurs institutionnels » résume Asoka Wöhrmann. « Leur horizon de placement à long terme, leur grande tolérance au risque et la réglementation limitée, leur permettent d’acheter ou vendre exactement quand il est opportun plutôt que quand ils en sont obligés contrairement à leurs concurrents institutionnels. Ceci fait d’eux un soutien en capital riche pour les marchés financiers ».

Next Finance , Mars 2015

Voir en ligne : Deutsche AWM | Livre Blanc : les fonds souverains

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