Le dollar américain est désormais la seule véritable monnaie refuge !

Le dollar américain va profiter de plus en plus du mouvement de fuite vers la qualité car l’attrait d’autres monnaies refuges se dissipe, affirme Jack McIntyre, gérant chez Brandywine Global, filiale de Legg Mason…

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Actuellement, Brandywine Global surpondère le dollar américain, le préférant à d’autres devises jouissant du statut de valeur refuge telles que le yen japonais ou encore le franc suisse.

« Notre surpondération du dollar américain est une position tactique, » explique-t-il. « Nous sommes conscients des problèmes fondamentaux du billet vert et nous ne sommes pas certains que les Etats-Unis aient la volonté de les résoudre aujourd’hui. Toutefois, lorsque l’aversion au risque prévaut sur les marchés mondiaux, le dollar américain bénéficie du mouvement de fuite vers la qualité. C’est également le cas pour le yen, mais la question d’une nouvelle intervention des autorités nippones sur leur monnaie se pose bel et bien. La dernière chose dont a besoin le Japon est une monnaie forte ; aux cours actuels du yen, les entreprises exerçant dans l’Archipel font déjà face à des coûts prohibitifs. »

Par ailleurs, la Banque nationale suisse ayant récemment décidé de fixer un plafond d’appréciation du franc suisse face à l’euro, Jack McIntyre doute que la monnaie helvétique puisse continuer à profiter de son statut de devise refuge. « Compte tenu de la menace de nouvelles interventions de la BNS, nous pensons que le dollar sera le bénéficiaire par défaut des périodes de tensions sur les marchés, » déclare-t-il.

Si l’Opération Twist ne soutient pas nécessairement le dollar, elle ne lui nuit pas non plus, à la différence d’autres mesures passées de relance monétaire
Jack McIntyre

Ce scénario serait notamment fragilisé en cas de nouvelles mesures d’assouplissement quantitatif (QE) aux Etats-Unis, lesquelles éroderaient la valeur du billet vert. Jack McIntyre affirme cependant ne pas avoir d’inquiétudes en la matière ; selon lui, un nouveau QE ne suivrait pas la même approche que les deux précédents.

« L’Opération Twist, par exemple, consiste à réinvestir le produit des ventes réalisées sur la partie courte de la courbe des rendements dans des achats d’obligations d’échéance lointaine – au bénéfice de la partie longue de la courbe. Si elle ne soutient pas nécessairement le dollar, elle ne lui nuit pas non plus, à la différence d’autres mesures passées de relance monétaire, » souligne le gérant.

Si les programmes d’assouplissement quantitatif créent un environnement baissier pour le dollar, ils n’ont pas été non plus particulièrement propices aux bons du Trésor, note Jack McIntyre. « Cela semble aller contre nature, dans le sens où l’on s’attendrait à ce que la Fed, en achetant des bons du Trésor, soutienne ce marché, mais dans cet environnement les emprunts d’Etat américains ne se sont pas bien comportés, » observe-t-il. « C’est seulement lorsque le marché a perçu la fin de l’assouplissement quantitatif que l’environnement est devenu favorable aux bons du Trésor. Durant les trois dernières années, les périodes hors QE ont été clairement plus bénéfiques aux obligations. »

Néanmoins, compte tenu des difficultés que rencontre l’économie américaine et des mesures de réduction du déficit budgétaire qui s’annoncent, le gérant estime que la Fed veillera à combattre la menace de la déflation. « Il est donc peu probable que les Etats-Unis connaissent le même sort que le Japon, parce que la Fed a tiré les leçons des erreurs commises dans le passé par l’Archipel, » affirme-t-il.

« Nous savons que les Etats-Unis vont devoir réduire leurs dépenses et augmenter leurs impôts. Ces mesures peuvent être déflationnistes et je pense que la Fed fera tout pour empêcher que de telles pressions pèsent sur l’économie américaine. Nos portefeuilles obligataires mondiaux ont surpondéré la duration des bons du Trésor durant la majeure partie de 2011, ce qui a contribué à la performance. Toutefois, les Etats-Unis semblant de plus en plus en voie d’éviter une récession, et l’Europe paraissant en mesure d’empêcher la répétition d’un scénario “à la Lehman”, nous avons récemment réduit l’exposition de nos portefeuilles aux obligations de qualité supérieure, » indique Jack McIntyre.

Next Finance , Novembre 2011

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