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Le billet vert voit rouge

La hausse estivale de l’euro a pénalisé les grandes valeurs européennes. Mais cette appréciation ne devrait pas se poursuivre durablement. L’occasion de se positionner sur des actions européennes décotées.

La hausse estivale de l’euro a pénalisé les grandes valeurs européennes. Mais cette appréciation ne devrait pas se poursuivre durablement. L’occasion de se positionner sur des actions européennes décotées.

Une fois n’est pas coutume, l’été 2017 s’est révélé assez calme pour les financiers, oscillant entre d’une part des données positives sur l’économie et les entreprises, d’autre part des craintes géopolitiques et enfin l’appréciation de l’euro. Les marchés américains et émergents ont bien tenu, les petites valeurs européennes également, au contraire des grandes valeurs exportatrices qui ont pâti de la force de l’euro.

La toile de fond de l’économie mondiale reste favorable. L’Europe poursuit son redressement et les perspectives de croissance sont régulièrement rehaussées. C’est une croissance saine et coordonnée entre les différents pays de la zone, alimentée par un sentiment plus positif des agents économiques et par une politique monétaire toujours accommodante. Les résultats du deuxième trimestre pour les sociétés en Europe se sont révélés dans leur grande majorité satisfaisants. Par ailleurs, les perspectives ont été, le plus souvent, revues à la hausse par les analystes financiers.

Conjugués au repli récent des marchés européens, ces éléments se traduisent par une valorisation moins élevée et par des opportunités d’achat.

L’amélioration de la situation européenne s’accompagne depuis quelques mois par un retour en force de l’euro contre toutes les devises, particulièrement le dollar. Depuis avril, la parité euro dollar est passée de 1,10 à 1,20, en dépit d’une croissance soutenue aux Etats-Unis et de la poursuite de la normalisation de la politique monétaire américaine.

A 1,20, la parité euro dollar reste favorable à l’économie européenne

L’accélération de la hausse de l’euro trouve son origine dans l’inflexion du discours de M. Draghi auPortugal en juin. En affirmant que les forces déflationnistes avaient été remplacées par des forces reflationnistes, il a laissé la porte ouverte à une réduction prochaine du quantitative easing européen. En dépit des démentis et correctifs successifs, le ver était dans le fruit et l’euro commençait son ascension. Dans le même temps, la faiblesse de l’inflation américaine et des questions récurrentes sur la soutenabilité de la croissance américaine fragilisaient le dollar et jetaient un doute sur le rythme de hausse des taux courts.

Il ne faut pas exagérer l’importance de la hausse de l’euro sur l’économie européenne. A 1,20, la parité reste favorable à notre continent. Par ailleurs, nous ne voyons pas de raisons objectives à une poursuite majeure de la réévaluation de notre devise. D’une part, nous pensons que M. Trump finira par obtenir quelques succès, probablement sur la réforme fiscale, redonnant encore plus de tonus à un pays dont la croissance récente reste ferme (cf. les chiffres révisés à la hausse du PIB du deuxième trimestre). D’autre part, la BCE restera probablement très prudente dans les mois qui viennent, ce qui devrait atténuer les vents porteurs sur l’euro.

Les actions européennes ont pris du retard sur les autres zones et le potentiel reste important, à mesure que l’embellie économique se confirmera, que la parité euro dollar se stabilisera et que la visibilité politique s’améliorera (élection probable de Mme Merkel fin septembre).

Ainsi, nous restons surpondérés sur les actions avec une préférence européenne. Nous avions légèrement accru les liquidités dans les portefeuilles au début de l’été dans une logique de prise de bénéfices. Une fenêtre d’investissement pourrait s’ouvrir cet automne.

Emmanuel Auboyneau , Xavier d’Ornellas , Septembre 2017

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