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La dynamique endogène de la croissance mondiale permettra aux actions de poursuivre leur tendance haussière

Selon Warin Buntrock, Adjoint du Directeur des Gestions et Directeur de la Gestion Multi-Assets, BFT Investment Managers, dans le contexte actuel, les futures sur dividendes de l’EuroStoxx 50 paraissent particulièrement attractifs...

L’année 2016 s’achève mieux qu’elle n’avait commencé pour l’économie mondiale et pour les marchés financiers. Les nombreuses crises redoutées tout au long de l’an dernier (récession chinoise, crash pétrolier, Brexit, référendum italien, …) n’ont finalement eu qu’un impact éphémère sur les marchés. Le fait le plus marquant a été le retournement du prix du pétrole qui est passé de 33$ par baril à 55$.

Les marchés saluent le retour de l’inflation

Le rebond du prix du pétrole a été un des faits les plus marquants de 2016. Ce retournement a permis de mettre fin, par ricochet, à la déflation. L’élection surprise de Donald Trump a accéléré ce mouvement de balancier de la déflation vers la reflation. Ses promesses de baisse des impôts, de déréglementation et de grands travaux d’infrastructures laissent espérer un prolongement de la phase de reprise aux États-Unis qui arrivait à maturation. Si les actions des pays développés ont pleinement profité de ce changement de tendance au dernier trimestre 2016, les taux obligataires se sont aussi ajustés à cette nouvelle donne.

Le rendement du Treasuries 10 ans a augmenté au dernier trimestre 2016 de 85 pb pour atteindre 2,45%, un niveau plus atteint depuis 2 ans. L’année 2017 démarre ainsi à l’exact opposé de l’année 2016. Le thème de la reflation a remplacé la déflation et la stagnation séculaire.

Aujourd’hui, nous ne savons pas si toutes les promesses du candidat Trump seront réalisées par le président Trump. Stimuler une économie qui approche du plein-emploi recèle le risque de surchauffe qui forcerait la Fed à devenir beaucoup moins accommodante avec le risque de déclencher une panique sur les marchés obligataires. Pour le moment, les investisseurs accordent à la nouvelle administration américaine le bénéfice du doute. Après le repricing violent durant la phase d’euphorie commence maintenant pour les marchés une phase plus compliquée de retour aux fondamentaux. Même s’il est probable que l’administration Trump ne réalise pas toutes ses promesses de campagne, la dynamique de l’économie mondiale est robuste et pourra permettre aux actions de poursuivre leur tendance haussière.

Dans ce contexte, les futures sur dividendes de l’EuroStoxx 50 paraissent particulièrement attractifs

Les futures sur dividendes offrent un profil rendement/risque particulièrement attrayant dans ce contexte de hausse attendue des bénéfices des valeurs européennes. Tout en offrant un potentiel d’appréciation important, ce contrat à terme offre un profil de risque asymétrique grâce à l’effet de convergence. Les futures sur dividendes aussi appelés « dividendes implicites » permettent d’anticiper et de prendre position sur la somme des dividendes effectivement versés par les sociétés membres d’un indice au cours d’une période prédéterminée, généralement une période de 12 mois. Depuis quelques semaines, les sociétés européennes publient des résultats plus élevés qu’anticipés. Ceci n’était plus arrivé depuis plusieurs années. Le consensus des analystes table pour 2017 et 2018 sur une hausse des bénéfices des valeurs européennes de respectivement 14% et 9%. Les futures sur dividendes (dividendes implicites) sont le support le plus pur pour tirer parti d’une future hausse des bénéfices et des dividendes. Le mouvement a déjà débuté l’année dernière.

Le contrat à terme sur dividendes de l’EuroStoxx 50 venant à échéance en 2019 s’est ainsi apprécié entre fin juin et fin décembre 2016 de 19% alors que l’indice EuroStoxx 50 sous-jacent n’a gagné que 15%. Les dividendes implicites ayant les maturités annuelles les plus éloignées ont surperformé les maturités plus courtes.

Les investisseurs, moins pessimistes sur la tendance à moyen et long terme des dividendes, revoient en effet leurs anticipations à la hausse. Les dividendes implicites sont particulièrement attractifs comme diversification dans un portefeuille multi-assets alors que les spreads de crédit paraissent quelque peu tendus et que la valorisation des principaux indices boursiers est plutôt chère historiquement. Une éventuelle hausse des taux pourrait affecter négativement les marchés d’actions alors que le marché des dividendes implicites ne sera, par construction, pas affecté. Les futures sur dividendes offrent dans le contexte actuel un potentiel de performance attractif dans l’absolu et en relatif par rapport aux autres classes d’actifs. La convergence du prix des futures sur dividende vers les dividendes effectivement versés à l’échéance du contrat offre un profil de risque asymétrique avec un béta au marché qui déclinera progressivement au fur et à mesure que l’échéance du future s’approche. En arbitrant une partie des expositions crédit et actions d’un portefeuille multi-assets avec des futures sur dividendes à court terme permet d’améliorer son profil rendement-risque.

Malgré la bonne performance en 2016, nous restons positifs sur le potentiel d’appréciation des futures sur dividendes. La courbe par échéance des dividendes de l’EuroStoxx 50 reste en effet inversée, le marché anticipant une baisse moyenne des dividendes de l’EuroStoxx 50 de 2% l’an au cours des 5 prochaines années.

Warin Buntrock , Février 2017

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