La dette émergente recèle des opportunités ciblées

Dans les dernières perspectives mensuelles des marchés obligataires de Fidelity International, Andrea Iannelli, Directeur, Investissements obligataires explique pourquoi les marchés émergents offrent toujours des opportunités intéressantes aux investisseurs obligataires, même si des segments de marché nécessitent une certaine prudence.

Le durcissement de ton des banques centrales des pays développés au mois de septembre a eu un impact limité sur la dette des marchés émergents, qui a fait preuve de résistance face à la volatilité des emprunts d’État des pays développés. Les investisseurs restent séduits par les performances robustes enregistrées par la classe d’actifs depuis le début de l’année et leur rendement encore attractif, notamment ceux en quête d’un revenu qui n’est plus disponible sur les autres segments des marchés obligataires. Les flux d’investissement ont clairement témoigné de cet optimisme, de sorte que la classe d’actifs enregistre des souscriptions positives sur 35 des 36 dernières semaines. Parallèlement, le contexte de croissance mondiale reste bien orienté et donc favorable aux marchés émergents.

Certains segments des marchés émergents incitent à la prudence alors que d’autres offrent toujours des opportunités d’investissement intéressantes.

Nous conservons une opinion positive en matière de duration sur les marchés émergents en devise locale, du fait du niveau élevé des taux réels, du repli de l’inflation et des politiques monétaires toujours accommodantes des banques centrales. Au sein de l’univers d’investissement, nous privilégions les pays se caractérisant par des rendements élevés en devise locale, des courbes de taux pentues, un portage décent et des devises stables. Ces conditions sont par exemple réunies au Pérou et en Hongrie.

Plus largement sur le marché de la dette émergente en devise locale, les obligations indexées sur l’inflation se font de plus en plus intéressantes. Si la duration des obligations émergentes en devise locale offre toujours un rendement réel attractif, les points morts d’inflation ont nettement diminué lors des douze derniers mois en raison du recul de l’inflation et de l’appréciation des devises émergentes. Alors que la Fed se prépare à retirer progressivement du marché des liquidités en dollars, un rebond du billet vert face aux devises émergentes n’est pas impossible. Le repli des devises et le peu de ressources de main-d’œuvre inutilisées dans certains pays émergents pourraient entraîner une intensification des pressions inflationnistes et soutenir les points morts d’inflation. La duration réelle, contrairement à la duration nominale, pourrait donc procurer un profil risque/rendement plus intéressant au cours des mois et des trimestres à venir.

De même, nous restons prudents à l’égard des devises émergentes face au dollar américain et nous continuons à sous-pondérer les devises sensibles à l’évolution du cycle mondial des matières premières (peso colombien, peso chilien) et du cycle économique asiatique (won sud-coréen, nouveau dollar taïwanais). Certaines devises au profil plus spécifique (comme le naira nigérian et le peso argentin), dont le portage est suffisamment élevé pour compenser leur volatilité, restent attractives.

Le resserrement des spreads de la dette émergente « hard currency » se poursuit sous l’effet des flux d’investissement réguliers dans la classe d’actifs.

Les valorisations incitent toutefois à la prudence, en particulier sur le segment de la dette souveraine, dont les spreads semblent très étroits.

En revanche, la dette émergente des entreprises offre encore un potentiel de valorisation grâce à un portage élevé et une volatilité plus faible.

Andrea Iannelli , Octobre 2017

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