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La Russie devrait se stabiliser après les sorties de capitaux massives

À court terme, une certaine prudence à l’égard de la Russie est de mise. Néanmoins, pour les investisseurs à plus long terme, ING Investment Management (ING IM) souligne qu’il existe un important potentiel de hausse. En l’absence d’une nouvelle escalade des tensions, le marché russe est largement sous-évalué.

Nathan Griffiths, Lead Portfolio Manager Emerging Markets Equities chez ING IM : « Nous sommes d’avis que la Russie a atteint son objectif stratégique en annexant la Crimée. Nous ne sommes bien sûr pas entièrement certains que l’intention de la Russie était d’annexer la Crimée. La Russie a peut-être voulu éviter que la Crimée (avec Sébastopol) devienne membre d’un OTAN élargi. Pour l’instant, nous ne pensons pas que la Russie ait des ambitions plus larges en ce qui concerne le reste de l’Ukraine. »

ING IM observe que jusqu’à présent, les sanctions occidentales se limitent à quelques personnes importantes de l’administration russe impliquée en Ukraine et, depuis peu, à quelques individus du cercle intime du président Vladimir Poutine.

Le gestionnaire d’actifs estime que ces sanctions sont relativement modestes eu égard à la rhétorique ferme des États-Unis et de l’Union européenne.

Il a toutefois été souligné que les sanctions ne seront renforcées qu’en cas de nouvelle tentative expansionniste de la Russie.

Nathan Griffiths ajoute que « l’impact économique direct de ces sanctions est très limité car elles visent des personnes individuelles. Il y a néanmoins des conséquences indirectes étant donné que la banque centrale russe a décidé de calmer les marchés financiers en relevant les taux de 1,5%. Cette intervention affaiblira encore plus une économie déjà souffrante. Parallèlement, la situation a accéléré les sorties de capitaux, qui s’élèvent actuellement à près de USD 70 milliards. Et étant donné que les sociétés internationales gèleront probablement tous leurs investissements en Russie, nous pensons que l’économie sera encore davantage pénalisée et pourrait tomber en récession en 2014. »

ING IM souligne que l’UE hésite particulièrement à adopter des mesures plus sévères à l’égard des institutions financières et du secteur énergétique. Avec une part de marché de plus de 30%, la Russie est en effet le principal fournisseur de gaz naturel de l’Europe.

À ce stade, le gestionnaire d’actifs ne prévoit pas d’autres répercussions négatives.

Nathan Griffiths conclut : « en dépit des valorisations attrayantes, nous restons prudents en ce qui concerne les perspectives du marché russe des actions à court terme. Jusqu’à présent, le risque d’escalade est plus important que la probabilité d’une suppression des sanctions. Les investisseurs étrangers sont également préoccupés par le risque lié à leurs avoirs dans le pays, de sorte qu’ils pourraient être tentés de réduire leur exposition, ce qui serait susceptible d’entraîner une nouvelle faiblesse du marché. Les marchés d’actions résistent cependant généralement bien à ce type de situations de crise et la Russie a toujours été un marché à risque. »

« Pas de nouvelles sera synonyme de bonnes nouvelles et en l’absence de nouveaux développements sous la forme d’une agression russe ou de sanctions plus sévères, le marché devrait récupérer une partie de ses pertes au cours des prochains mois. Notre stratégie d’investissement actuelle est de conserver des liquidités relativement élevées en raison de l’instabilité. Par ailleurs, nous avons une préférence pour les sociétés dont la juridiction se situe en dehors de la Russie. Lorsque la situation se stabilisera – l’annexion de la Crimée est quasiment un fait accompli –, les perspectives seront à nouveau plus positives. »

Next Finance , Avril 2014

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