L’intérêt des stratégies long/short dans des marchés sans repères

Dans un contexte où la corrélation entre classes d’actifs a tendance à augmenter, obtenir de la performance absolue reste néanmoins possible grâce aux stratégies long/short…

La crise de la dette des pays développés a ouvert une longue phase boursière où les marchés sont de plus en plus guidés par les nouvelles macro-économiques et politiques, privant les investisseurs de leurs repères traditionnels. Dans un contexte où la corrélation entre classes d’actifs a tendance à augmenter, obtenir de la performance absolue reste néanmoins possible grâce aux stratégies long/short. Celles-ci s’appuient sur une sélection attentive des entreprises, source d’alpha, et sur une gestion quotidienne du risque, en cherchant à neutraliser l’exposition au risque de marché des portefeuilles.

L’année 2011 a été caractérisée par des comportements très court-termistes de l’ensemble des investisseurs, lesquels n’ont cessé d’accroître ou de réduire leur exposition aux actifs risqués (« risk-on, risk-off ») en fonction des nouvelles économiques provenant d’Europe, des Etats-Unis ou de Chine. Ces paris directionnels se sont opérés par le biais de dérivés (options, futures), expliquant à la fois la faiblesse des volumes échangés, mais également la grande volatilité des marchés.

Cette situation risque de durer tant que l’on n’aura pas observé une action plus vigoureuse des autorités ou un début de résolution des problèmes structurels du moment (impacts du désendettement sur le potentiel de croissance des économies développées ; débat inflation/déflation ; capacité des entreprises à préserver leurs marges…).

L’approche « market-neutral » vise à constituer un portefeuille à partir de positions acheteuses (« long ») et de positions vendeuses (« short ») au sein d’un même secteur d’activité (pair trading intra-sectoriel). Elle cherche à capter la surperformance relative tout en réduisant au maximum l’exposition directionnelle au marché des actions.
Olivier Mollé

Dans un tel contexte, une stratégie de type long/short répond à l’objectif de préservation du capital des investisseurs. En fonction du niveau de risque choisi par un investisseur (approche « market neutral » ou directionnelle), ce type de stratégie vise avant tout à obtenir des performances positives y compris lorsque les marchés sont baissiers.

L’approche « market-neutral » vise à constituer un portefeuille à partir de positions acheteuses (« long ») et de positions vendeuses (« short ») au sein d’un même secteur d’activité (pair trading intra-sectoriel). Elle cherche à capter la surperformance relative tout en réduisant au maximum l’exposition directionnelle au marché des actions. L’objectif est d’accumuler fréquemment de petits gains. Les lignes sont pondérées en fonction du risque et du potentiel de gain.

Le choix des lignes de pair trading est réalisé à partir d’une connaissance fine des sociétés, des moteurs de performance boursière, des risques et du potentiel de surperformance de ces titres par rapport à d’autres valeurs ou à leur secteur d’activité. Cette analyse fondamentale est complétée par une analyse de la psychologie des investisseurs, pour tenter d’anticiper autant que faire se peut les réactions globales de la Bourse.

Actuellement, au sein du portefeuille L/S Market Neutral [1], la première position de pair trading est constituée des titres Christian Dior/LVMH. Le but est d’arbitrer la décote de holding historiquement élevée entre deux titres fortement corrélés entre eux.

Olivier Mollé , Décembre 2011

Notes

[1]
Le fonds Sycomore L/S Market Neutral développe une stratégie de performance absolue en investissant sur le segment des actions Européennes. Le portefeuille comporte des positions longues ainsi que des stratégies de couverture sur indices ou sur actions. L’exposition du fonds aux actions évolue dans une fourchette allant de -10% à +10%.

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Stratégie Révolution indicielle dans les Hedge funds

Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés