L’aide de la Chine à l’Europe : un mythe ?

Après un mois de janvier appréciable pour les investisseurs, les places boursières européennes poursuivent leur marche en avant. Plusieurs annonces sont de nature à entretenir l’optimisme des opérateurs de marché, entre amélioration des indicateurs macroéconomiques (amélioration des indices PMI des services en zone euro et recul du chômage U.S., au plus bas depuis trois ans) et l’hypothèse de nouveaux leviers de soutien pour la zone euro, venus de Chine.

Il faut toutefois rester prudent sur ce second point. L’annonce du premier ministre chinois Wen Jiabao en faveur d’une contribution dans les Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et son successeur permanent, le Mécanisme Européen de Stabilité (MES), s’inscrit dans une ligne de conduite belle et bien pragmatique de la part de la Chine. Les fonds d’investissement chinois sont plutôt habitués à investir dans des actifs physiques à l’international (entreprises et immobilier notamment).

Le gouvernement chinois décidera-t-il de puiser dans ses 3 200 milliards de dollars de réserves de change pour s’exposer à la dette de la zone euro ? A la question d’un renforcement de leur exposition (déjà estimée à 550 milliards d’euros) à une vielle Europe surendettée, le Premier ministre Wen Jiabao a tranché ce vendredi : la Chine n’a ni l’intention ni les capacités "d’acheter l’Europe", a-t-il déclaré lors d’un forum économique à Canton (sud) auquel il participait en compagnie de la chancelière allemande Angela Merkel.

Les investisseurs européens devront donc reporter leurs espérances sur d’autres parties du globe. Or l’annonce d’un recul du chômage aux Etats Unis à son plus bas niveau depuis trois ans (8.3%) ainsi qu’un imminent accord sur la Grèce entretiennent l’euphorie sur les indices mondiaux.

Le CAC clôture ainsi à son plus haut depuis 6 mois à 3427 points. Un véritable rallye de début d’année !