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Jean-Philippe Médecin : « Solvency II n’a pas conduit à une baisse significative de nos expositions en actions »

Selon Jean-Philippe Médecin, directeur ALM et financement au sein de la direction des investissements, les équipes de CNP Assurances intègrent de plus en plus de couvertures pour limiter les effets de chocs à la baisse des marchés...

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Next-Finance : Quel a été l’impact de Solvency II sur votre activité / équipe ? Avez-vous dû recruter ? mobiliser des ressources ?

Jean-Philippe Médecin : Concernant mon département, il n’y a pas eu de modification d’effectifs suite au passage à Solvency II. Cependant, il a été nécessaire de revoir les diverses priorités et de s’adapter à un accroissement à la fois des travaux réglementaires et de la formalisation de ceux-ci, ainsi que de la gouvernance associée.

Etes-vous en modèle interne ou en modèle standard ?

Nous sommes en modèle standard.

Quel est l’impact de Solvency II sur votre allocation ? Quid de la proportion de l’obligataire dans votre portefeuille ?

Solvency II n’a pas conduit à une baisse significative de nos expositions en actions ni même à une réduction de celle du private equity (qui reste certes modeste). En revanche, nous intégrons de plus en plus de couvertures pour limiter les effets de chocs à la baisse des marchés, très pénalisant non seulement sur le ratio de couverture Solvency 2 mais aussi sur sa variabilité. Hors unités de compte, l’allocation obligataire est d’environ 80 %, dont une moitié est composée de titres souverains.

Plus précisément, nous avons recours à des options type cap et cap-spread pour couvrir le risque de hausse des taux, à des put et put-spread pour se prémunir d’une baisse du marché action...
Jean-Philippe Médecin, directeur ALM et financement, Direction des investissements, CNP Assurances

Avez-vous recours à des stratégies de couvertures pour vos portefeuilles via des dérivés ? ou alors investissez-vous directement dans des fonds hedgés où le gérant assure lui-même la couverture ?

Nous avons mis en place des stratégies de couvertures afin de gérer notre exposition aux risques de taux, actions et change. Plus précisément, nous avons recours à des options type cap et cap-spread pour couvrir le risque de hausse des taux, à des put et put-spread pour se prémunir d’une baisse du marché action.

Les fonds de dettes, la dette infrastructure ou encore l’immobilier sont des classes d’actifs plutôt bien traitées dans Solvency II. Avez-vous augmenté vos encours sur ces classes d’actifs ?)

Ces classes d’actifs font effectivement partie de celles pour lesquelles nous avons augmenté notre exposition et pour lesquelles nous souhaitons poursuivre nos investissements. Elles présentent de manière absolue un niveau de rendement intéressant, qui le reste aussi quand on le met en regard du risque (économique et en terme de besoin de capital). Du fait à la fois de la nature de nos passifs et du volume d’exposition, nous pouvons assumer l’illiquidité de ces actifs et en contrepartie bénéficier de la prime d’illiquidité.

Dans les évolutions souhaitables, on peut en premier lieu évoquer le traitement très pénalisant, en capital, de la détention d’actions et qui ne reflète pas réellement le comportement d’investisseur de long terme qu’est celui d’un assureur...
Jean-Philippe Médecin, directeur ALM et financement, Direction des investissements, CNP Assurances

Que faudrait-il faire évoluer concernant Solvency II ?

Il y a actuellement des discussions de place sur les évolutions envisagées du cadre de Solvency II. Dans les évolutions souhaitables, on peut en premier lieu évoquer le traitement très pénalisant, en capital, de la détention d’actions et qui ne reflète pas réellement le comportement d’investisseur de long terme qu’est celui d’un assureur.

Paul Monthe , RF , Décembre 2016

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