›  ISR  ›  Opinion 

Investissement à impact : la question déterminante de la mesure

Mesurer l’impact social et/ou environnemental d’une entre­prise devient aujourd’hui un enjeu clé pour les investisseurs et nécessite la mise en place d’une méthodologie adaptée. L’analyse de Jean-Marie Péan, Analyse Impact Investing, OFI AM...

Les investisseurs désireux d’engager une démarche responsable mais qui veulent aller plus loin qu’en recourant aux stra­tégies d’exclusion (mise à l’écart des secteurs d’activité jugés controversés) ou à l’approche « Best-in-Class » (sélection des « meilleurs de la classe » d’un sec­teur) ont aujourd’hui le choix de l’inves­tissement à impact. De quoi parle-t-on exactement ? Il s’agit d’investissements réalisés avec l’objectif de générer à la fois un impact social et/ou environnemen­tal positif et un rendement financier. Le Forum pour l’Investissement Respon­sable (FIR) et France Invest ont récem­ment précisé cette définition pour le coté et le non coté dans une étude, suite aux réflexions de groupes de travail auxquels a participé OFI AM.

Toutes les entreprises produisent des impacts positifs ou négatifs. Il s’agit d’abord de s’intéresser à la finalité des produits ou services proposés par l’entre­prise (l’impact par l’activité).

Par exemple, une entreprise de l’industrie pharmaceu­tique qui permet d’améliorer la santé des individus a un impact positif tout comme une société qui développe des technolo­gies pour recycler les déchets plastiques. Nous nous intéresserons ici aux appor­teurs de solutions. Mais la mesure de l’impact concerne également les mé­thodes de production de l’entreprise (l’impact par les pratiques). Ainsi, une entreprise industrielle qui consomme de l’eau, de l’énergie et utilise des produits chimiques a un impact négatif sur son environnement. L’enjeu sera de l’accom­pagner pour qu’elle parvienne à maîtriser cet impact négatif.

OFI AM élabore sa propre chaîne d’impact

Nous avons mis en place notre propre chaîne d’impact sur les actions euro­péennes pour mesurer l’impact positif à l’aide de trois indicateurs : un indicateur de produits (quels sont les produits et services fournis par l’entreprise qui per­mettent d’avoir un impact positif ?), un indicateur de résultats (quelle est la fi­nalité de ces produits ?) et un indicateur d’impact (quel impact final positif est généré par ces produits et services ?). Lors de l’analyse de cette chaîne d’im­pact, nous attachons une attention par­ticulière à mesurer uniquement l’impact dont nous avons la responsabilité en tant qu’investisseur.

L’idée est de parvenir à mesurer précisé­ment l’apport de chaque entreprise dans des activités comme la transition énergé­tique (tonnes de CO2 évitées, capacités d’énergie renouvelables installées…), la préservation des ressources naturelles (tonnes de plastiques recyclés, volume d’eau assaini ou dépollué…), la santé, le bien-être et la sécurité (brevets déposés dans la recherche médicale…) ou enfin les problématiques liées à l’inclusion sociale. L’une des difficultés consiste à réaliser des comparaisons pertinentes qui mettront en lumière l’impact positif de l’émetteur ciblé. Par exemple, pour mesurer les tonnes de CO2 évitées par l’installation d’un parc d’éo­liennes, quelles sources d’énergie doit-on prendre en compte pour comparer ? Ici, la base comparable (nucléaire, charbon... ?) devient un enjeu clé pour mesurer de façon pertinente l’impact réel d’une entreprise sur son environnement.

Jean-Marie Péan , Juin 2021

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

ISR CDC Climat, au service de l’économie du changement climatique

Filiale de la Caisse des Dépôts, CDC Climat développe des services aux marchés du carbone, investit dans des actifs carbone et son équipe de recherche mène des analyses indépendantes et neutres, à destination des pouvoirs publics, des acteurs du marché et du grand (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés