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Eric Labbé : « Seule la rigueur dans l’application de notre processus de gestion nous a permis de battre plus de 90% de nos concurrents sur 5 ans ! »

Eric Labbé,CFA, Gérant Actions chez CPR AM nous explique comment il exploite le dynamisme du tissu entrepreneurial français à travers le fonds CPR Middle-Cap France…

Suite à la réforme des indices français par Euronext intervenue le 21 mars dernier qu’est qu’une mid cap françaises aujourd’- hui ?

Euronext a effectivement décidé de modifier ses indices. Si le CAC 40 et le CAC next 20 restent inchangés, le CAC MID 100 disparait au profit du CAC MID 60.

Au sens d’Euronext, une mid cap est une valeur qui appartient au CAC MID 60. La capitalisation boursière moyenne des valeurs de cet indice est de 2,2 Mds€. Mais, il faut tenir compte du fait que de nombreux dirigeants sont toujours actionnaires de leur entreprise ce qui explique que la capitalisation boursière « flottante » moyenne, c’està- dire réellement accessible pour un actionnaire minoritaire se réduise à 1 Md€ contre 11 Mds€ pour le CAC 40. Nous travaillons sur des entreprises en fait 10 fois plus petites !

En termes de représentation sectorielle, 50% de la capitalisation du CAC MID 60 provient des secteurs cycliques (industrie et biens d’équipement…). Les financières ne pèsent que 19% de l’indice et ne comprennent pas une seule banque. Elles sont composées principalement de valeurs immobilières et de holding. Enfin tous les secteurs «  défensifs » sont sous représentés par rapport aux indices larges capitalisations, au profit du secteur technologique.

Enfin, je souhaiterais tordre le cou aux idées reçues des « déclinologues ». Les mid cap françaises ne se résument pas à des PME sous capitalisées surnageant dans l’univers du luxe ! Il s’agit d’une classe d’actifs diversifiée à part entière, composée de profils boursiers extrêmement variés permettant de saisir de nombreuses opportunités d’investissement.

Parmi elles nous pouvons identifier :
- des leaders mondiaux, comme Zodiac (siéges et équipements de sécurité aéronautiques),
- des champions de l’exportation comme SEB qui ne réalise que 12% de son résultat en France et 25% en Chine,
- Des challengers s’appuyant sur des technologies de pointe comme Ingenico et ses modes de paiement sans contact,
- enfin de nombreux acteurs de niche , comme Entrepose Contracting spécialisé dans la construction de réservoir de stockage de gaz naturel liquide de la taille du stade de France !

Pour conclure cette description, cet univers d’investissement représente tout de même un bassin de 1,5 millions d’emplois en France.

Effectivement, la richesse du « terroir » d’investissement semble avérée mais quid de sa valorisation ?

L’ensemble des actions de la zone euro est historiquement sous-valorisé en terme absolu. Le PE du MSCI EMU capitalise 10,8x les bénéfices 2011 contre 12x en moyenne historique, et le PE du CAC MID 60 capitalise 14,4x versus 15x en moyenne historique. Dans le même temps, les révisions de bénéfices sont supérieures à leur moyenne historique. Nous observons une croissance des bénéfices 2010/2011 de 11,4% pour le MSCI EMU, contre 10% en moyenne et concernant le CAC MID 60, une croissance de 17,2% contre 16% en moyenne.

Pour résumer, les mid-caps sont valorisées avec une « prime » de 30% par rapport aux larges caps, mais bénéficient d’une croissance de leurs bénéfices supérieure de 50%, ce qui leur permet de bénéficier d’un couple rendement / risque optimal.

Comment se positionne donc CPR Middle-Cap France dans ce panorama ?

Notre fonds, composé d’une centaine de titres, est toujours investi à 100%. Il est présent sur tous les secteurs économiques, avec des paris intra sectoriels importants, et un biais marqué sur les small caps. En effet, si la capitalisation boursière médiane du CAC MID 60 est de 1 Md€, celle de Middle Cap France est de seulement 640 M€.

Le processus de gestion quantitatif peut-il s’appliquer de la même façon sur les mid caps que sur les larges caps ?

La réponse est bien évidemment oui, ce qui fait de CPR Middle-Cap France le seul fonds quantitatif de sa catégorie.
- Mais si nous avons une approche quantitative dans la sélection des titres, nous sommes obligés d’avoir aussi une approche qualitative. Elle s’explique par une moindre homogénéité du consensus des analystes financiers dans les anticipations de croissance et dans les valorisations des moyennes capitalisations par rapport aux larges capitalisations. Nous devons analyser plus spécifiquement la qualité des bilans, la position concurrentielle et technologique ainsi que les problématiques de transmission d’entreprise.

De même, l’approche quantitative permet de générer un couple rendement/risque meilleur grâce aux mécanismes d’optimisation qui permettent dans la construction du portefeuille de prendre en compte le profil de risque de chaque titre afin d’éviter des biais cachés.

Seule la rigueur dans l’application de notre processus de gestion nous a permis de battre plus de 90% de nos concurrents sur 5 ans.

Next Finance , Avril 2011

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