Dividendes : Un critère d’investissement encore largement sous-utilisé

Les marchés d’actions ne se mesurent pas (ou plus) à leurs seules perspectives de plus-values, mais aussi à leur capacité à délivrer un rendement élevé et pérenne...

Une gestion actions orientée vers la recherche de dividendes permet d’assurer un rendement minimum élevé en cas de marché atone, de constituer un parachute bienvenu en cas de marché baissier et de capter tout ou partie de la hausse en cas de marché haussier.

Rien ne sera plus comme avant, pour les investisseurs. En l’absence d’un environnement économique porteur et de gisements de valeurs équitablement répartis, les marchés d’actions évoluent désormais à vue, au gré d’effets d’annonce et de configurations techniques forcément erratiques. Devenue structurelle, la volatilité détourne en retour les banques et des compagnies d’assurance, aculés par le durcissement de leurs besoins en fonds propres, et les particuliers, échaudés par une décennie perdue au cours de laquelle leur portefeuille d’actions a perdu presque la moitié de leur valeur.

Faute de pouvoir tabler sur des perspectives de plus-value significatives, les investisseurs se sont donc jetés dans une course au rendement. Cette recherche est certes légitime, après trois années de forte volatilité et deux crises boursières majeures en une décennie. Mais l’injection de trombes de liquidités sur les seuls marchés obligataires (directement pour les institutionnels, ou indirectement via les fonds en euros pour la particuliers) n’a jamais été aussi périlleux. Non seulement les rendements obligataires sont historiquement bas (2,6% sur le 30 ans allemand !!!) et ne rémunèrent pas le risque d’un retour de l’inflation.

Comment faire, donc ? En réalité, les meilleurs rendements résident aujourd’hui sur les marchés... d’actions. Tout d’abord, la baisse de la valorisation des bourses au cours des trois dernières années a mathématiquement augmenté les taux de rendement. Par ailleurs, les entreprises se sont massivement réorganisées, reconstituant leur capacité à dégager des cash flow. Enfin, les actionnaires monnayent leur fidélité contre une redistribution de ces mêmes cash flows. Résultat, certaines valeurs européennes parviennent à offrir des rendements deux à trois fois supérieurs aux emprunts d’Etat français. C’est le cas de Vivendi, Zurich Financial Services, ou encore Pages jaunes, qui offrent tous un rendement supérieur à 7% cette année. Les distributions de dividendes dépendant plus de stratégies individuelles que d’un éventuel atavisme sectoriel, un très grand nombre de secteurs est concerné par cette réalité (télécoms, foncières, assurance, industrie, médias...). Aucune approche Top Down ne permet donc d’appréhender cette réalité : la sélection de valeurs à forts rendements est ici affaire de stock pickers.

Sous-estimée dans les méthodologies de gestion des investisseurs professionnels et particuliers, cette importance désormais centrale des dividendes ne dispense pas d’une analyse fondamentale poussée. L’identification de valeurs à haut rendement doit s’accompagner de la mesure au cas par cas de la solidité des fondamentaux de chaque entreprise et donc, de leur capacité à pérenniser leur stratégie de distribution. Cette approche qualitative permet d’éviter des déconvenues et de déceler les ruptures dans les stratégies de retour aux actionnaires, comme ce fut le cas avec le secteur bancaire en 2008.

A condition de respecter quelques règles élémentaires de saine gestion en matière d’analyse fondamentale et de diversification géographique et sectorielle, une gestion axée sur la recherche de dividendes élevés s’adapte à toutes les configurations de marché. Tout arbitrage permettant de capter la plus-value d’une valeur dont le rendement a mécaniquement baissé suite à la hausse du cours, elle permet d’assurer un rendement minimum élevé (aujourd’hui autour 7% à 8%) en cas de marché atone, de constituer un parachute bienvenu en cas de marché baissier et enfin, de capter tout ou partie de la hausse en cas de marché haussier. La recherche d’un rendement élevé et pérenne est possible. Ne reste qu’à s’en donner les moyens.

Francois-Marie Valentin , Septembre 2010

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