›  Opinion 

Dilma

Selon Maarten-Jan Bakkum, Stratégiste Senior Marchés Emergents chez ING IM, pour un investisseur opportuniste souhaitant profiter des réformes potentielles dans le monde émergent, il pourrait y avoir plus à gagner au Brésil au cours des prochains mois. La probabilité d’une victoire de l’opposition lors des élections d’octobre a clairement augmenté.

Alors que la croissance économique du monde émergent n’atteint plus que près de 4%, ou un peu plus de moitié de la croissance moyenne de la période 2003-2008, les réformes revêtent une importance croissante. Comme au cours des trois dernières années, la croissance du commerce mondial restera selon nous faible, quelque part entre 0% et 5%. Les sociétés exportatrices des marchés émergents ne peuvent pas compter sur davantage. Les perspectives de croissance aux États-Unis et en Europe sont trop modestes et le ralentissement structurel de la croissance chinoise est incontestable. Les flux de capitaux ne procureront pas non plus le coup de pouce souhaité, premièrement, parce que les États-Unis ont commencé à normaliser leur politique monétaire et, deuxièmement, parce qu’un nombre croissant de pays émergents a connu une telle croissance du crédit au cours de ces dernières années qu’il ne subsiste guère de marge pour une poursuite de la croissance induite par le crédit.

Des réformes sont par conséquent indispensables. Au cours des dix dernières années, l’intervention du gouvernement a augmenté fortement dans de nombreuses économies émergentes, via les banques publiques, une multitude de subsides et des règles et des taxes peu claires et contre-productives. Pour les entreprises privées, il est devenu plus difficile de réaliser des profits, ce qui est clairement reflété par la faible croissance des investissements de ces dernières années. Une amélioration du climat d’investissement devrait finir par entraîner une augmentation des investissements et une hausse de la croissance économique. Ceci nécessitera une réduction de l’implication des gouvernements, ainsi qu’une réforme de la fiscalité afin de dégager des moyens budgétaires pour investir en infrastructure. En outre, des réformes du marché du travail seront nécessaires pour améliorer la compétitivité après des années de forte croissance salariale.

L’année passée, nous avons cru que les sévères corrections des marchés et le repli des taux de change allaient conduire à une modification des politiques menées. Les pressions avaient tellement augmenté que des réformes semblaient inévitables. Depuis lors, les tensions ont cependant diminué grâce à une hausse des flux de capitaux.

Aujourd’hui, peu de pays se sont engagés sur la voie des réformes pour améliorer le potentiel de croissance domestique. Le Mexique fait exception. Et l’Inde est le pays où les perspectives de réformes sont les plus excitantes.

Depuis les élections au cours desquelles le réformateur Narendra Modi a gagné une large majorité, les attentes sont élevées. Le marché anticipe déjà une bonne partie de ce qui est réalisable. Eu égard aux ambitions de Modi, à ses réalisations dans le passé, ainsi qu’à l’énorme marge d’amélioration au sein de l’économie indienne estropiée, l’avenir s’annonce prometteur. Il y aura probablement de nombreux changements au cours des prochaines années : la croissance des investissements sera stimulée, l’infrastructure s’améliorera substantiellement et la croissance économique pourrait augmenter de plusieurs points de pourcentage. À court terme, les attentes semblent cependant un peu trop élevées par rapport à ce qui est véritablement possible.

Pour un investisseur opportuniste souhaitant profiter des réformes potentielles dans le monde émergent, il pourrait y avoir plus à gagner au Brésil au cours des prochains mois. La probabilité d’une victoire de l’opposition lors des élections d’octobre a clairement augmenté. Si la présidente Dilma perd les élections, la politique économique changera substantiellement. Des réformes fiscales et une nette réduction de l’intervention du gouvernement dans l’économie sont susceptibles de propulser le marché à la hausse. Mais ceci reste pour l’instant hypothétique.

Maarten-Jan Bakkum , Août 2014

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Opinion Les contrats à terme « Total Return » devraient poursuivre leur croissance compte tenu de l’engouement des investisseurs

En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés