›  Stories 

« A la recherche du bonheur » ou comment devenir Broker après avoir été SDF ?

Sorti sur les écrans au mois de février, « A la recherche du bonheur » retrace l’incroyable épopée de Chris Gardner, SDF devenu courtier à succès...

Vous avez peut être entendu parler du dernier film de Will Smith « A la recherche du bonheur » sorti sur les écrans au mois de décembre 2006 ? Tiré d’une histoire vraie, le film raconte l’histoire de Chris Gardner, élevé dans des conditions difficiles par sa mère et un beau-père violent, alcoolique et ignorant. Encore tout jeune, Gardner se promet qu’il sera tout ce que ce beau-père n’a jamais été !

Après avoir servi quatre années dans la « Navy », la marine américaine, Chris Gardner décide de chercher un emploi. Il n’est pas diplômé de l’enseignement supérieur, mais lit énormément, apprend rapidement et connaît la valeur de l’éducation. Il commence à travailler comme vendeur de produits médicaux, un job qui lui permet de gagner correctement sa vie. Il devient père d’un jeune garçon, mais la situation de son foyer est difficile.

Un jour, il fait une rencontre qui va changer le cours de sa vie : Il croise un jeune cadre qui sort d’une ferrari rouge, et lui demande ce qu’il fait dans la vie. Le jeune cadre lui répond qu’il est « courtier en bourse » (payé 80 000 dollars le mois). Cette rencontre sert de déclic et donne à Gardner toute la motivation dont il avait besoin : Il décide de postuler pour une formation qui va lui permettre de devenir courtier en bourse même si pour cela, il doit abandonner son boulot de commercial qui lui procure un revenu régulier.

Il trouve une première fois une place dans un programme de formation au sein d’une entreprise, et quitte son boulot, mais la personne qui lui a proposé la place est licenciée : Il ne peut plus suivre la formation, et a déjà quitté son ancien job de commercial. Sa situation se dégrade : Il est détenu 10 jours en prison à cause d’une amende de parking non payée, sa femme le quitte, et lui laisse leur fils à charge. Gardner est presqu’au bord de la rupture : Il est Sans Domicile Fixe. Il lui arrive alors de laver son fils dans l’évier de toilettes publiques, de dormir dans des bouches de métro.
Il vit quelques uns des jours les plus sombres de sa vie.

Entre temps, sans piston, et sans diplôme universitaire, il a tout de même réussi à décrocher une place dans le programme de formation de « Dean Witter Reynolds » en 1981. Ce que ses collègues ne savent pas c’est qu’il travaille dans la journée tout en réfléchissant aux solutions qui vont lui permettre à lui et son fils de manger et de dormir le soir venu. Il reçoit certes des indemnités de formation, mais elles ne lui permettent pas de joindre les deux bouts.

Il trouve une place dans un office d’aide aux femmes qui ont un enfant et sont sans domicile fixe en disant au responsable : « évidemment je ne suis pas une femme, mais je suis sans domicile fixe et j’ai un enfant. J’ai besoin d’un endroit où je peux demeurer quelques temps ».
En 1981, il passe son examen et obtient sa licence, il peut exercer le métier de courtier. C’est la fin de ses ennuis. Cette année là, Gardner est le seul assistant du programme de « Dean Witter Reynolds » à se voir proposer un job au sein de la firme où il reste de 1981 à 1983. Sa motivation, sa personnalité attractive, son ardeur au travail ont fait la différence. Il excelle professionnellement avant de rejoindre Bear, Sterns & Company en 1983.
En 1987, il quitte Bear Sterns après avoir travaillé à Chicago et New-York pour créer sa propre firme de courtage, « Gardner Rich & Company, Inc. » spécialisée dans l’exécution de transactions portant sur le montage de dettes, les actions, les produits dérivés pour le compte de grandes institutions financières du pays, des fonds de pension...

C’est à la suite de la diffusion d’un documentaire sur sa vie sur une chaîne du câble américain que l’idée de porter son histoire à l’écran a germé dans la tête de Will Smith. Le succès rencontré par le film tient sans doute au message en filigrane :
Gardner est l’incarnation de « l’American Dream », les Etats-Unis un pays où un SDF peut devenir millionnaire en dollars sans être passé par l’enseignement supérieur. Le système éducatif américain n’est certes pas parfait, mais il a l’avantage, de ne pas figer de façon quasi-immuable les positions sur la base de concours passés à 20 ans, à un moment où les personnalités ne sont pas dégrossies. Si on rate sa chance à 20 ans, on peut la retenter à d’autres moments du parcours.

En résumé si vous voulez travailler dans le monde de la finance, croyez en vos rêves et persévérez. Si vous n’avez « pas le profil académique » requis, il vaut peut-être mieux tenter sa chance dans les pays anglo-saxons, réputés plus ouverts, plus flexibles, plus prompts à juger sur la base des compétences et du résultat que sur l’attrait du parchemin initial.

Commercialement, A la recherche du bonheur a rapporté plus de 150 millions de dollars, Will Smith a été nominé aux oscars, et Chris Gardner est devenu une véritable célébrité et un « role model » pour de nombreux jeunes américains.

Vous pouvez voir un documentaire sur Chris Gardner diffusé sur la chaîne américaine « ABC » en suivant les liens ci-dessous :
- The Pursuit of Happyness Part 1
- The Pursuit of Happyness Part 2

Paul Monthe , Mars 2007

Voir en ligne : Le site de la compagnie de Chris Gardner, « Gardner, Rich & Co »

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

  • <p>j ai vu ce film c est pas mal&nbsp;!!Si vous n’avez «&nbsp;pas le profil académique&nbsp;» requis, il vaut peut-être mieux tenter sa chance dans les pays anglo-saxons, réputés plus ouverts, plus flexibles, plus prompts à juger sur la base des compétences et du résultat que sur l’attrait du parchemin initial. 100% d accord, je vis a londres, j qi vu des traders ou brokrs avec licence d histoire ou droit, voire zero diplome, en France no way</p>

    Répondre à ce message

  • <p>Belle histoire, qui peut servir d’exemple à certain. Mais il est vrai qu’en France si on ne rentre pas dans le moule, quasi impossible d’y arriver, l’univers financier français est reservé en majorité à l’élite, des personnes qui pensent toutes de la même façon et ont fréquenté les mêmes écoles.</p>

    Répondre à ce message

  • <p>Le pays de l’égalité des chance est bizarrement celui qui exclu le plus facilement en cas de parcous atypique. La France ressemble à certains pays fonctionnant avec un système de castes (polytech, normal sup, hec, essec, etc...) et les autres. Ce qui est inquiètant c’est que la France s’entête dans son modèle républicain où l’ascenceur social est bloqué à l’étage moins 2. J’espère qu’un jour la France arrivera au rez-de-chaussée là on aura un fait un petit pas en avant.</p>

    Répondre à ce message

  • « A la recherche du bonheur » ou comment devenir Broker après avoir été SDF ? 18 mai 2009  09:58, par Dgibril [Analyste quantitatif]
    <p>Je suis d’accord avec tout ce qui a été dit. Moi même j’ai fait une grande école d’ing après une ZEP. En grande école c’est les mêmes profils. Egalement au taf tu retrouves les mêmes.C’est vraiment dommage(limite choquant) pck le talent et l’intelligence est aussi ailleur.C’est une question de mentalité... Pour répondre à la question&nbsp;: non la France ne peut pas produire de tels parcours.</p>

    Répondre à ce message | Voir les réponses (1)

Focus

Stories Lazard : Une incroyable saga familiale

Retour sur la fondation du mythe Lazard, l’une des banques historiques françaises les plus puissantes, qui aura remodelé le paysage mondial des affaires pendant près d’un siècle.

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés