2012, des opportunités sur le High Yield ?

Selon Cyril Legoeuil, Gérant chez CCR-AM, l’activité de prêt aux entreprises notées « High Yield », fortement consommatrice de fonds propres, devrait être probablement réduite en volume tandis que le coût de refinancement pour ces sociétés devrait s’accroître dans le futur…

Particulièrement difficile pour l’ensemble des classes d’actifs, l’année 2011 n’a pas épargné le marché du High Yield. Après un début d’année en fanfare – nombreuses émissions, resserrement des « spreads » de crédit, activité accrue – le tremblement de terre au Japon, dont l’impact a été tout relatif sur le marché du crédit, a mis un terme à l’embellie du marché. La crise de la dette souveraine européenne a dominé ensuite, la seconde partie de l’année.

Circonscrite dans un premier temps, à la Grèce, au Portugal et à l’Irlande, la crise de liquidité s’est propagée au pays du sud – Espagne et Italie – tout en se transformant en crise de confiance en raison des atermoiements des politiques. Les taux de refinancement italiens n’ont cessé de se tendre pour atteindre 7% sur le 10 ans - contre un taux de refinancement allemand à moins de 2%.

Cette hausse des taux de refinancement des Etats les plus fragilisés s’est propagée de la même façon aux dettes industrielles, se traduisant, sous l’effet d’un manque de liquidité, par un écartement substantiel des spreads de crédit, bien au-delà des risques de crédit inhérents aux émetteurs.

Le marché secondaire des titres High Yield devrait être durablement peu cher !
Cyril Legoeuil

La réponse apportée à la crise de la dette souveraine s’est articulée autour des mesures suivantes :
- le BCE a permis d’éviter l’effondrement du système financier européen par l’apport massif de liquidité aux banques (préteur en dernier ressort) et le refinancement des Etats en difficulté avec l’aide conjuguée du FMI.
- en contrepartie, les gouvernements ont mis en oeuvre des politiques d’austérité afin de rétablir à la fois les finances publiques (diminution des déficits budgétaires ou solde primaire) et la confiance des investisseurs. Mais quel sera l’impact de ces plans de rigueur simultanés sur la croissance ? L’exemple japonais, après l’éclatement de la bulle immobilière des années 90, est dans tous les esprits.

Sans nul doute, le thème de la dette souveraine restera un sujet central en 2012.

Dans ce contexte, le secteur bancaire doit poursuivre sa consolidation pour atteindre les objectifs de ratios en fonds propres spécifiés par les accords de Bale III.

Pour ce faire, il devra soit procéder à une augmentation directe de ses fonds propres soit réduire la taille de son bilan par une diminution de ses actifs risqués. L’environnement actuel, peu propice à une augmentation des fonds propres, conduit à privilégier la solution de réduction du bilan, tout du moins, dans un premier temps. L’activité de prêt aux entreprises notées « High Yield », fortement consommatrice de fonds propres, devrait, par conséquent, être probablement réduite en volume tandis que le coût de refinancement pour ces sociétés devrait s’accroître dans le futur. Par effet de contagion, le marché secondaire des titres « High Yield » devrait être durablement peu cher.

Le front de dette en 2015 et la réduction de taille de bilan des banques conduiront de nombreux émetteurs à se présenter sur le marché primaire de la dette.

Cyril Legoeuil , Mars 2012

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